Tout en bas et tout en haut : joyeux Noël !

Publié le 25 décembre 2013 par Tchekfou @Vivien_hoch

Adoration de l’Enfant, par Gerrit van Honthorst – huile sur toile – 96 x 131 cm – 1620 – (Galleria degli Uffizi (Florence, Italy))

Chers lecteurs, chers amis,

Après cette année profondément difficile, où notre pays a certes connu un sursaut notoire, mais pas assez conséquent, pas assez virulent, pas assez à la hauteur de la dégradation stupéfiante que le pouvoir a fait subir à tout ce que nous aimons et à tout ce qui rend notre vie digne d’être vécue (la fragilité du sacré, l’appel de la transcendance, ces murs symboliques qui rendent possible une saine habitation du monde) ; de ce même pouvoir qui fait plonger notre monde dans les abysses insondables d’un non-monde, d’une incroyable pauvreté spirituelle et d’une violence symbolique innommable, qui présage les pires persécutions, qui ne seront bientôt plus seulement symboliques, mais qui vont bientôt devenir corporelles ; face à tout cela, nous n’avons pas été à la hauteur, il faut le reconnaître et, devant l’ampleur de la dégradation, avouer notre désespoir radical.

Cependant désespoir n’est pas désespérance. Il demeure une Espérance, une vertu théologale, une ambivalence ontologique, une hétérologie de la grâce, qui rabat tout espoir mondain à son statut régional, ontique et diffus. Espérance est plus qu’espoir, et transcende ce monde vers l’unique source de salut, qui ne va pas tarder à nous rejoindre, car nous ne le savions pas ; nous ne savions pas qu’ils viendrait sous cette forme humble, sous cette aspect fou d’un nourrisson fragile, venu d’en haut, dans une famille humiliée, tout en bas, comme nous tous, aujourd’hui.

Comme le dit saint Augustin, dans son sermon de Noël :

« en ce jour de grâce, réjouissons-nous, pour trouver notre gloire dans le témoignage de notre conscience ; alors, ce n’est pas en nous, mais en Dieu que nous mettrons notre gloire. ».

Et Dieu est là, aujourd’hui plus que jamais palpable, rendant palpable, aussi, le salut de ce monde aujourd’hui même.

Qu’il reste présent dès lors et à jamais à celui qui reçoit comme son Dieu ce nourrisson humilié dans la paille d’une étable de ce bas-monde.

Joyeuse veillée, joyeux Noël.

Vivien Hoch, directeur de www.itinerarium.fr