Après-midi de Noël, cadeaux déballés, débauche de guirlandes, de papiers dorés, de ficelles multicolores ...
Sur la place du village, les mômes, joyeux, étrennent leur nouveau vélo, leur patinette, sous les yeux des parents fatigués.
Face à moi, un petite moto électrique. Son propriétaire, quatre ou cinq ans d’âge, dix kilos de trop, bien emmitouflé dans un énorme anorak me fonce dessus, l'air mauvais ... Impact dans cinq secondes, sauve qui peut ! Trop tard ! Aïe la vache, mon genou ! ! !
- “ Bien fait t’avais qu’à te bouger ! “
- “ Pardon ? Non mais je rêve là ! hé bonhomme, tu aurais pu passer juste à côté ? “
- “ J’fais c’que j’veux . Et t'es qui, toi, d’abord ? “
Cette question ! Il en a de bonnes ce morveux, je suis moi, je viens de chez moi, et j'aimerais bien y retourner, mais vu l’état de mon genou, c'est loin d’être gagné.
- “ Mon papa était un papillon, ma maman un fleur et mon papa, il aimait beaucoup ma maman, alors moi je suis là ! et toi ? “
- “ ??? “
Un peu scotché le " Hells Angels " !
- “ euh … “
Temps de connexion, de réflexion. Apparemment la lumière n’est pas encore à tous les étages, le jour de la distribution, il était absent.
J’ose, innocemment, répéter un “ et toi ? “
- “ Ben moi, un mec, chuis pas une lavette ! Quand je serai grand, je ferai police avec la lumière bleue qui tourne et j’te cass’rai la gueule si tu m’énerves. “
C’est beau la tendresse, émouvant dirais-je même.
- “ Lavette ? c’est quoi une lavette ? “
- “ Ben une gonzesse ! C'est mon père qui l'a dit. “
Le géniteur, style bouledogue mâtiné de pitbull à qui on aurait piqué sa gamelle, s’est approché. Nul besoin d’un croquis pour comprendre de qui le fils tient son air “ bas de plafond. “
- “ Y a un problème ? “
- “ Aucun problème ! Tout va bien. Je mettais juste en garde votre gros monstre psychopathe charmant “ petit” garçon - et tout mignon avec ça ! - : le clan de libération des gonzesses pourrait bien lui crever les pneus ! “
Et le reste ! Mais ça je l’ai marmonné entre les dents, le sens de l’humour du pitbull affamé étant limité, et l”état de mon autre genou en péril. Bon Noël messieurs !
Eh voilà ! encore un de foutu pour la Cause !
Mesdames, nous avons du boulot !
Je suis rentrée en clopinant et j’ai mangé quelques chocolats, cela remonte le moral et guérit les genoux déglingués !
Joyeux Noël !