Voilà, c’est la fin de l’année, l’heure des bonnes résolutions. Alors pour un blogueur et un twittos, quelle résolution adopter ? Pour 2014, je fais le vœu de dialogues respectueux sur la toile.
Par des échanges et des dialogues respectueux j’entends trois choses : une production de contenu respectueuse de l’exigence d’honnêteté ; une lecture attentive et une écoute sincère du message d’autrui et enfin l’utilisation d’un vocabulaire adéquate et décent.
Ainsi dans un premier temps, j’appelle de mes vœux la fidélité aux exigences "morales" de la communication : lorsque je m’exprime, que mon propos soit le plus objectif possible. Que je ne cherche pas à influencer mes lecteurs mais à partager des arguments qui leur permettront, en conscience, de se forger leur propre opinion. Je souhaite donc que les valeurs que l’on peut le lire au n°5 du décret INTER MIRIFICA sur les moyens de communication sociale soient le plus largement partagées sur la blogosphère : "le bon exercice de ce droit [à l’information] requiert que la communication soit, quant à l’objet, toujours véridique et – dans le respect des exigences de la justice et de la charité – complète ; qu’elle soit, quant au mode, honnête et convenable, c’est-à-dire que, dans l’acquisition et dans la diffusion des nouvelles, elle observe absolument les lois morales, les droits et la dignité de l’homme. Car toute connaissance n’est pas profitable ; «par contre la charité édifie» (1 Co 8, 1)."
Il y a en effet un enjeu d’honnêteté, de sincérité, de transparence qui nous oblige. A ce titre, il est pertinent de de lire (ou relire) ce que dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique à propos du huitième commandement : "tu ne témoigneras pas faussement contre ton prochain." (Ex 20, 16) :
"Le huitième commandement interdit de travestir la vérité dans les relations avec autrui. Cette prescription morale découle de la vocation du peuple saint à être témoin de son Dieu qui est et qui veut la vérité. Les offenses à la vérité expriment, par des paroles ou des actes, un refus de s’engager dans la rectitude morale : elles sont des infidélités foncières à Dieu et, en ce sens, sapent les bases de l’Alliance." (n°2464)
Je fais donc ce vœu, qu’en tant qu’acteurs de la blogosphère que nous ayons bien à l’esprit notre responsabilité de "producteur de contenu" ; à ce titre, puissions nous avoir conscience de nos "devoirs de justice et de vérité" (n°2495) Il nous appartient, "dans la diffusion de l’information, de servir la vérité et de ne pas offenser la charité. [Nous devons nous efforcer] de respecter, avec un égal souci, la nature des faits et les limites du jugement critique à l’égard des personnes. [Nous devons] éviter de céder à la diffamation." (n°2497) En effet, "rien ne peut justifier le recours aux fausses informations pour manipuler l’opinion publique par les média." (n°2498).
Dans un second temps je fais le vœu d’une écoute (d’une lecture) respectueuse. Une lecture respectueuse est une lecture qui cherche à bien comprendre le sens qu’autrui a voulu donner à ses propos pour ne pas faire une lecture biaisée, une lecture fragmentée, une lecture qui puisse s’acharner sur un mot ou une expression malheureuse. Ne pas avoir un œil de "troll", mais un regard empreint d’une véritable exigence de critique bienveillante (même en cas de différence de point de vue).
Pour illustrer mon propos je vais prendre les exemples des "petites phrases" des hommes politiques entre eux : on a parfois envie de leur dire de prendre de la hauteur, de s’occuper des problèmes que nous rencontrons dans nos vies quotidiennes au lieu de s’en tenir à des point de détail. Et pourtant, quand nous rentrons nous-mêmes dans le débat nous avons bien souvent tendance à faire de même… la petite phrase, le bon mot en lieu et place d’arguments construits… Je souhaite donc que nous puissions avoir du respect dans l’écoute d’autrui, de ce qu’il exprime. Le respect devient alors l’exigence d’un effort d’écoute et de compréhension. C’est une modalité indispensable pour permettre un dialogue logique et rationnel entre deux locuteurs. Il faut prendre en considération les "présupposés" de chacun pour pouvoir, le cas échéant, les discuter, ou pour discuter des raisonnements que chacun peut tirer de ces "présupposés". Cela évite des conversations où l’on viendrait à dire que la Cantatrice Chauve "se coiffe toujours de la même façon."
Enfin, je fais le vœu que nos échanges sur la blogosphère, sur Twitter, ou sur d’autres média sociaux aient toujours en ligne de mire la dignité de la personne humaine à qui l’on s’adresse ; que nous considérions toujours considérer que notre interlocuteur a une égale dignité à la nôtre, qu’il est doué de raison et de conscience. Le respecter c’est ne pas porter atteinte, ni à sa raison, ni à sa conscience. Ainsi, je souhaite que nous prenions soin de traiter chacun avec considération et les égards qui conviennent, évitant les grossièretés, les termes péjoratifs ou insultants que ce soit à son encontre ou à l’encontre de ses croyances et convictions.
Voilà donc mes trois vœux qui se résument en celui de participer, tant sur Twitter que sur la blogosphère, à des dialogues respectueux. Je fais ce vœu parce que "la solidarité apparaît comme une conséquence d’une communication vraie et juste, et de la libre circulation des idées, qui favorisent la connaissance et le respect d’autrui." (CEC n°2495)
Excellente année 2014 à tous et à toutes !