Samedi dernier j’ai passé une excellente soiré au cinéma! Sachant que la dernière fois c’était pour subir « Hezz Ya Wezz« , film qui restera dans les « anales de l’histoire »!
Je ne vous raconterai pas l’histoire du Film Bastardo, puisque c’est de lui qu’il s’agit mais plutôt du public! Car oui il y avait aussi le show dans la salle.
Mais, revenons littéralement à nos moutons!
La séance commence par l’excellent documentaire Wled 3ammar, génération maudite. Pour être honnête, nous étions 3: Un(e) inconnu(e) (tapis bien au fond de la salle, à ma droite), ma femme et moi! Bref les conditions idéals pour regarder un doc au cinéma. C’est vrai que j’ai eu un pincement au coeur en entrant dans la salle,… mais bon c’était tranquille.
Ensuite, pause de 5 minutes et voilà qu’on est envahie par une horde des spectateurs venus regarder le film Bastardo. Comme toute bonne foule tunisienne, celle-ci est hamajesque. Un lâché de poules ou chaque gallinacé essayerai de prendre à son voisin, une ou deux graines avec une rage et une argne à ce demander ce qui pourrait arriver si leur besoin insatiable n’était pas assouvie! Ou mieux un lâché de sauterelles sur un champs de blé! Après leur passage, il n’y a plus âmes qui vivent!
Bref, on se calme, la salle est pleine et il n’y a aucune odeur de ‘ktanya’ ‘cidija ça’!!! Le show peut commencer par les sachets de chips qui s’ouvrent de concert et les bruits de mastication qui s’en suit.
Le film débute par la découverte du petit Mohsen, futur Bastardo! Bien qu’il soit découvert dans les poubelles d’un restaurant, ceci n’émeut aucunement l’assistance qui rigole encore du chat qui a été chassé de dessus la poubelle! Et oui, il suffit de peu pour faire rire le spectateur tunisien, ‘cha3b dhawwa2′.
Le film Bastardo est très bien filmé, la bande son colle parfaitement à la progression du récit: Aucune fausses notes! Même les acteurs jouent bien! Ils sont justes,… super casting. Même les babouins qui forniquaient au zoo du belvédère étaient majestueux. On aurait dit la TnAC!
Bref, le public ‘Ma rka fèche i kabbèche’. D’autant plus que Néjib Bel Kadhi a bien fait la nique à des décennies de traditions cinématographique tunisiennes! Un blasphème pour tout producteur tunisien. Dans Bastardo, vous ne trouverez aucun bout de téton qui dépasse, ni de cache foufoune métallique ou tout autre artifice visant à cacher le doux minou barbu de ces femmes (pourquoi barbu? Parce que tawa on vit à l’ère d’Ennah9a, et qu’il faut s’adapter.). Et non rien de tout cela. Il y a certes une scène de sexe mais tellement soft qu’on penserait plus à un gars qui aurait eu une crampe plus qu’à un orgasme.
Heureusement que les dialogues corrigent ce petit égarement par des ‘Ka7ba’, ‘Weld Ka7ba’, ‘Mnayek’, ‘Miboun’,… et autres fioritures bien de chez nous.
On est bien en Tunisie, et c’est bien une retranscription du réelle tunisien. Comme l’a si bien dit mon voisin ‘Ezzebbi kadèche klem zebbi y a zeb zebbi’. Exclamation à laquelle son amie lui a répondu ‘Ti ossket ya khra khan nesma3′. Phrase que ‘on retrouvera dans le film c’est vous dire l’osmose entre le public et le film!!!
Bon tout ça ce n’est rien. Si j’ai intitulé mon poste ‘Bastardo,… a-t-il le public qu’il mérite?‘ c’est surtout parce que j’ai été étonné que le public n’a à aucun moment réussit à dépasse une lecture superficielle du film. Il n’y a aucune réflexion, pas de 2ème de degrés,… Et aucun background culturel pour les y aider.
Exemple, à un moment Mohsen qui commence à perdre la vue, titube dans sa cuisine et essaye de s’orienter avec sa canne. Une conne dans l’assistance, s’émeut « Ya dhakkarny fi Tah 7sine »!!! Euh?!!! Que vient faire Tah 7sine la dedans? Et puis c’est tout ce que leur inspire Tah 7sine!!! Un géant de la culture arabe réduit à sa plus simple expression: A3ma!
Ou alors la jeune Bent Essengra, qui a le don d’attirer les insectes, qui sortant la nuit est entourée de lucioles illuminées, lui éclairant son chemin. J’ai pu entendre ‘Chnouwa Hel Ambayeb’!!!
Je ne vous parle même pas de celles et ceux qui tout au long du film se sont demandé si Om Larnouba été interprété par une femme ou un homme et qui n’ont même pas percuté qu’à la fin du film, il y a un générique: La réponse y été bien écrite! Om Larnouba est interprété par l’excellent Lassaad Ben Abdallah! Donc voilà un mystère qui va s’ajouter à leur existence!
Heureusement, il est claire qu’il n’y a que les imbéciles qui ont le bonheur d’étaler leur bêtise au grand jour. Les gens plus cultivés, généralement ne vont pas s’exclamer au bon milieu d’un film ‘ça me rappelle Affreux, sales et méchantd’Ettore Scola« !
Mais bon, peut importe, 2 films pour le prix d’un c’est que du bonheur. Merci Néjib, Merci public!