Oyez ! Oyez ! Bonnes gens ! La nouvelle année est arrivée nous sommes désormais en 2014. Les flonflons se sont tus, les bouteilles sont vides et les guirlandes lumineuses clignotent lamentablement sur des sapins asséchés dans la chaleur des appartements.
Il est temps de penser à démonter les chapiteaux, boules et guirlandes vont rejoindre leur carton au fond de la cave ou du grenier, les squelettes des épicéas balancés par les fenêtres comme des cadavres encombrants attendront sur les pelouses que les jardiniers fossoyeurs les regroupent dans des fosses communes. Le local des poubelles déborde de cartons et boites et bouteilles et boules de papier cadeau ramenés à la triste réalité, la fête est finie. Comme après un bombardement, n’en reste que les gravats, les traces d’une vie joyeuse et heureuse. Mais ça, c’était avant.
Certains, nombreux peut-être, sont encore en vacances jusqu’à dimanche soir. Ils ont bien fait, les corps et les esprits doivent retrouver vigueur et clarté, lentement, le temps nécessaire pour réaliser que la trêve s’est achevée. Dès lundi les choses sérieuses vont reprendre leur cours, le réveil qui sonne aux aurores, le métro bondé, le train retardé ou annulé à cause de la météo, le sous-chef exubérant revenu avec mille projets en tête, les emails tombant comme à Gravelotte exigeant une réponse immédiate etc. Je sais que vous connaissez le programme, c’était juste pour vous réaccoutumer.
Heureusement il reste aussi des souvenirs et des photos – celles que vous n’avez pas osé poster sur Facebook - que vous pourrez consulter sur votre portable, en attendant que le RER veuille bien sortir du tunnel où il est coincé depuis douze minutes.