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Ce que cache le nom de Dieudonné .

Publié le 02 janvier 2014 par Michelsanto

 

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Dieudonné n'est ni raciste ni antisémite . Il est noir et fut de gauche . Conséquemment et substantiellement il ne peut l’être et ne le sera jamais. Car appartenir à une minorité visible suffit pour être immunisé de toute tentation raciste pensent nos bobos, et avec eux une large majorité de nos élites  intellectuelles et politiques, de gauche surtout . Déjà, en 2005, Bernard Henry Lévy, dont les écrits valent mieux que ce que le personnage public donne à voir, dans une de ses notes  remise en ligne le 31 décembre de cette année, nous présentait un Dieudonné , dans un Zénith « bourré » de fans excités, faisant huer les noms de personnalités juives et se tordre  la salle aux graveleuses blagues contre Elie Wiesel, suivies de délirantes  indignations de son personnage imaginaire de Goldenkrautt , dont la spécialité est de reprocher aux « nègres » leur « ingratitude » vis-à-vis du « peuple élu » qui leur a « apporté Diderot, Montesquieu, Rousseau qui, comme chacun sait, étaient tous juifs à 90 % ». En ce temps là, rien de bien méchant et  de nauséabond pour nos professionnels de la lutte contre « le racisme, l’antisémitisme et le fascisme rampant ». Cette infâme logorrhée ne sortait pas  de la bouche d’un des membres de la famille Le Pen ou de celle d’un humoriste blanc soupçonné de vagues accointances avec l’extrême droite en général , évidemment . Et puis quand même ! ce soir là de 2005, trois exemplaires témoins de moralité étaient montés sur scène : Daniel Prévost clamant que « Dieudo » était le plus « grand »; le judoka Djamel Bouras, saluant en lui « l’homme libre » que « certaines puissances », voudraient voir réduit au silence ; et enfin l'idole des Journaux Télévisés et de la bien-pensance progressiste, Jamel Debbouze en personne, était venu dire que l’ami Dieudo avait  « les couilles de dire tout haut ce que nous pensons, nous, tout bas » tout en lui reprochant de le laisser seul se taper  Drucker et Macias . Depuis, ce dernier l’a publiquement lâché … Mais enfin !… Tout cela , tout cela qui pue encore aujourd’hui , a pu se dire en 2005 dans l’indifférence et un silence médiatico-politique quasi total, ou presque . Et aujourd’hui me dira-t-on ? Oui, Valls dégaine l’arme juridique, menace ; et Hollande suit. Oui, mais où sont donc passées les « masses militantes » qui s’indignaient il y a peu après que de stupides gamines aient brandi des bananes devant une affiche de madame Taubira devenue depuis la « dame » de l’année 2013 ? Qui ne sent ce trouble et inquiétant malaise : on tergiverse, on s’interroge, on tente d’expliquer, on relativise … en réalité on meurt de trouille à l’idée de mettre un nom sur cette donnée anthropologique impensable pour des esprits imbibés d’une haine de soi pathologique nourrie par une génération incapable d’assumer en responsabilité le passé de la France coloniale : un noir, un arabe, un européen, un musulman, un catholique… un juif, que sais je encore, peut assumer tranquillement son racisme et son antisémitisme ! Comme le fait Dieudonné . Cela fait des années pourtant que Alain Finkielkraut et quelques autres nous mettent en garde contre la montée en puissance de cet antisémitisme d'un type nouveau venu non plus de la vielle extrême droite vichyssoise , mais de la contre-culture des cités. Un Finkielkraut qui le paye au prix fort en étant stigmatisé par l’immense majorité de l’élite politico-médiatico-artistico de gauche qui voit en lui un de ces « nouveaux réactionnaires » à l’esprit en grande partie lepénisé. On imagine d'ici ce qui ce serait passé si Roucas , l'ami comique de Le Pen , avait consacré toute une soirée de cette fin d’année, sur une grande scène nationale, à casser du juif ? Des semaines d'indignation médiatique , des appels à manifester et à pétitionner , des procès , un gala au théâtre du « Rond Point des Champs Élysées » ... Terrible constat qui rend bien légère et bien insuffisante la parade judiciaire du Ministre de l’Intérieur, même si elle est nécessaire. Pour être efficace, il faudrait en effet que ceux qui par angélisme, aveuglement ou intérêts électoraux laissèrent faire,  opèrent une véritable conversion intellectuelle, politique et morale; en commençant par celle du vocabulaire , qui consisterait enfin à mettre des mots et des noms sur des faits et ceux qui les commettent. Sans euphémismes compassionnels, et sans concessions politiciennes ! 


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