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Dans la tête des piafs

Publié le 03 janvier 2014 par Corboland78

La mésange a retrouvé le chemin de mon balcon où je lui réserve un en-cas perpétuel durant tout l’hiver. Au fond du petit nichoir en osier, des graines de tournesol sont une réserve de nourriture sur laquelle tout passereau de passage pourra compter pour affronter la saison rigoureuse. L’équivalent urbain du refuge de montagne, en quelque sorte.

Comment cette toute petite tête peut-elle mémoriser tous les lieux où de la nourriture est potentiellement disponible en hiver ? Car je vois bien, à la manière dont les mésanges sillonnent le secteur, qu’en fait elles font la tournée des popotes. Si par exemple, je rajoute une boule de graisse suspendue à l’extrémité de mon balcon, elles ne s’en aperçoivent pas immédiatement ; d’abord elles vont directement au nichoir et ce n’est qu’au second ou troisième passage, qu’elles réalisent que des denrées supplémentaires sont à leur disposition.

Et que pensent-elles de cette manne inespérée ? Trouver des graines dans un nichoir et non en pleine nature, passe encore, mais se gorger chaque jour de cette pitance et chaque jour constater que le niveau ne baisse pas, ça ne les étonne pas ? Indifférentes aux bienfaits de la providence, elles viennent, elles mangent, elles repartent et ainsi de suite, plusieurs fois dans la journée. Quand j’arrêterai d’approvisionner la mangeoire, elles en feront le constat et sans plus s’émouvoir, tenteront leur chance ailleurs.

Quand j’y pense, l’innocence de ces petites bêtes m’émeut. Pour peu que l’hiver soit terriblement froid, que je m’absente durant de longs jours et leur espoir de vie est compromis. Sans qu’elles s’en rendent compte et à mon humble niveau, pour une poignée de mésanges je suis donc un dieu bénéfique !  Où comment de petites bestioles sans cervelle, gonflent d’orgueil la grosse bête qui pense à elles.  


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