Umberto Saba | Poesia

Publié le 04 janvier 2014 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

POESIA
È come a un uomo battuto dal vento,
accecato di neve — intorno pinge
un inferno polare la città —
l’aprirsi, lungo il muro, di una porta. Entra. Ritrova la bontà non morta,
la dolcezza d'un caldo angolo. Un nome
posa dimenticato, un bacio sopra
ilari volti, che solo vedeva
oscuri in sogni minacciosi.
Torna
alla strada, anche la strada è un’altra.
Il tempo al bello si è rimesso, i ghiacci
spezzano mani operose, il celeste
rispunta in cielo e nel suo cuore. E pensa
che un estremo di mali un bene annunci.

Umberto Saba, Parole [1933-1934], Volume terzo [1933-1947], in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Collana ET Poesia, Torino, 2004, p. 398.



POÉSIE

Comme pour un homme battu par le vent,
aveuglé par la neige — autour de lui la ville
est l’image d’un enfer polaire —
c’est une porte qui s’ouvre, le long d’un mur.

Il entre. La bonté n’est pas morte, il la retrouve,
la douceur d’un coin chaud. Il pose
un nom oublié, un baiser sur
des visages riants qu’il ne voyait plus
qu’obscurs en des songes menaçants.
Il revient
dans la rue, elle a changé aussi.
Le temps s’est remis au beau, la glace
est brisée par des mains laborieuses, le bleu
à nouveau point au ciel et dans son cœur. Il songe
que tout malheur extrême est l’annonce d’un bien.

Umberto Saba, Paroles [1933-1934], Troisième volume [1933-1947], in Il Canzoniere, Bibliothèque de L'Âge d'homme, 1998, page 439. Traduction d’Odette Kaan.



UMBERTO SABA

Source

■ Umberto Saba
sur Terres de femmes

9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba
25 août 1957 | Mort de Umberto Saba (notice bio-bibliographique + article sur Ernesto)
→ Donna
→ Oiseau en cage
→ Parole
→ Trieste
→ 22 août 1862 | Umberto Saba, Couleur du temps



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