Ma EditionsCollection Pôle RomanTraduit de l'américain par Colette MichelParu en Novembre 2013295 euros17,90 euros
Quatrième de couverture : Cela fait bientôt soixante ans que Mary McAllister vit seule, sans jamais sortir de sa luxueuse maison de marbre blanc, construite au sommet d’une colline surplombant la petite ville de Mill River. Ses liens avec le monde extérieur sont rares : quelques lettres, les visites d’un vieux prêtre et la fenêtre de sa chambre donnant sur la ville en contrebas. Pour la plupart des habitants de Mill River, la maison et son occupante restent un mystère. Trois nouveaux venus dans la petite ville, un policier, sa fille et son institutrice, vont s’intéresser à la vieille dame. Mais seul le père O’Brien connait l’histoire de Mary et son secret. Un secret qui, une fois révélé, changera la vie de tous, et pour toujours.
"En écartant les rideaux de sa chambre pour jeter un coup d'oeil à l'extérieur, Mary McAllister savait que cette nuit serait la dernière."
La première phrase d'Un ange à la fenêtre déclenche plusieurs questions et une vive curiosité. Qui est cette femme ? Pourquoi va-t-elle mourir ? Ce roman à plusieurs voix joue sur l'alternance de deux histoires à deux époques différentes : l'une est celle de Mary McAllister et l'autre est celle des habitants de la petite ville de Mill River notamment trois nouveaux venus : un policier, sa fille et une institutrice. On fera également la connaissance d'un prêtre collectionneur de petites cuillères, le père O'Brien et de la drôle et fantasque Daisy qui aime concocter des potions dites magiques. Ce huis-clos, cette fenêtre ouverte sur la ville plonge le lecteur dans un récit intimiste et complice. C'est un roman extrêmement émouvant et attachant qui évoque une phobie suite à un drame survenu en pleine jeunesse de Mary McAllister, fauchant sa vie et lui enlevant tout espoir de bonheur. On découvre alors les épreuves qu'elle a traversé, les proches qu'elle a aimé, la solitude dans laquelle elle s'est installée. Personne ne la connaît et les habitants de Mill River ont appris à composer avec sa présence éphémère. Il n'y a que le père O'Brien qui connaît son secret et son passé douloureux. On navigue ainsi du passé au présent, de Mary aux villageois où l'on sait tout ce qu'ils pensent d'elle, cette habitante recluse dont on ne sait pourquoi et qui parfois fait peur aux enfants.
Le bandeau de la couverture intitulé "L'histoire d'amour qui a touché un million de lecteurs" est à mon sens fort dommageable. Cela gâche d'une part la magnifique couverture du livre et ne rend pas hommage à ce superbe roman qui d'ailleurs ne fait pas la part belle à une histoire d'amour. C'est plutôt un beau roman de générosité, d'altruisme, de bonté et d'amitié. Alors s'il vous plaît ne vous arrêtez pas au bandeau. L'histoire de cette femme qui observe les habitants de sa ville natale et prend soin d'eux à sa manière touche et bouleverse. C'est à la fois triste, dramatique, chaleureux et réconfortant. Car même de loin, Mary fait partie de cette ville et y participe d'une bien jolie manière. Le message révélateur et moderne sera sûrement d'apprendre à mieux connaître ses voisins ou tout simplement ne pas porter de jugements hâtifs sur des personnes que l'on ne connaît pas. Ne pas se fier aux apparences. Ce sera aussi et surtout de créer le bien même avec de modestes moyens : un sourire, une attention, un gâteau... A moindre échelle, une petite attention apporte beaucoup. J'ai aimé cette écriture tendre, cette fragilité du personnage principal qui ressort avec délicatesse, émotion et sensibilité. L'auteure distille une touche de poésie du quotidien où le bonheur se construit à pas lents et qui, mine de rien, est un long chemin à parcourir. J'ai aimé ce suspense savamment entretenu au fil des pages, tissé parfois de magie car vous le verrez, Mary McAllister n'était pas qu'une simple habitante de Mill River... Un chouette roman à lire et à aimer."On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité ; la vraie tragédie de la vie, c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière." Platon