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J´adulais Bové!

Publié le 05 janvier 2014 par Baudouindementen @BuvetteAlpages

par Laurent Caudine

J-adulais-bove
J ’ai entendu José Bové sur France-Inter.  En somme il se prend pour le chevalier blanc. Le chevalier blanc, Emiliano Zapata, Zorro, Pancho Villa, Don Quichotte, et le sous-commandant Marcos ont tous un point commun ; non, ce n’est pas la pipe, c’est le cheval, cette espèce d’ongulé que l’on reconnaît facilement à ses poils et ses oreilles en pointe.

Des auditeurs ont posé des questions, à José Bové, que je rêvais de lui poser moi-même. Par exemple, pourquoi il ne s’est pas présenté à une élection municipale, cantonale ou législative du côté du Larzac, là où il aurait eu une chance d’être élu et donc de mettre en pratique, localement, modestement, ses idéaux ?

La question vaut pour le facteur. Non pas le facteur Cheval, le facteur Besancenot.
Il pourrait, s’il le veut, arriver sur un Pegase de légende, se prendre pour Pancho Villa fondant sur Ciudad Juarez, qu’importe. L’équidé se cabrerait et fulminerait de ses naseaux des geysers de vapeur devant le perron d’une mairie, pourquoi pas ? José Bové, lèverait le poing en chantant la Cucaracha et d’autres options que l’on peut lire dans le manuel du parfait gauchiste radical contemporain, il n’y a pas de problème. On peut être élu local et en même temps rester rebelle. Mais attention, on passe peu à la télé, on parade moins dans l’inconscient collectif et l’ego, quand on l’a assez gourmand, n’aura rien à se mettre sous la dent.

Je lui aurais posé quelques autres questions du genre :
- Où il range sa pipe ?
- Où il a vu un écologiste opposé à la réintroduction des ours dans les Pyrénées ?
- Où il a vu un écologiste opposé à Natura 2000 ?
- Où il range son cheval ?
- Qu’est-ce qu’un écologiste?
- Où il pense que j’ai rangé les clés de mon cheval ? (et pourquoi j’aurais pas un cheval moi ?)
Entre le syndicaliste, José Bové, qui conchie les partis politiques et le candidat politique José Bové, à la présidence de la république, il y a un espace creux, il y a un grand écart, il manque un barreau à l’échelle. Et je ne monte pas sur une échelle dans laquelle il manque un barreau. C’est ce qu’on appelle "le principe de précaution".

Oui, car chez José Bové, il y a actuellement cette idée qu'il faudrait être en dehors d'un parti politique, pour être un beau chevalier blanc.

Alors que la manière avec laquelle il a mené sa campagne, la manière avec laquelle les collectifs antilibéraux ont mené la leur, résulte précisément d'un fonctionnement de parti politique. Bientôt José Bové va nous avancer ses récentes découvertes ; la roue, le feu, le sparadrap et la brosse à dent.
Il n'y a pas 36 méthodes pour se fédérer autour des idées : il y a les syndicats, les associations, les collectifs, les partis politiques et dans toutes ces entités, il y a des citoyens. Chaque corpuscule a son propre rôle indispensable à la pratique de la démocratie. Jeter l’opprobre et le déshonneur sur l’un où l’autre équivaut à éloigner le citoyen de la chose publique !

Il n'y a pas 36 méthodes pour travailler les idées. On crée des groupes locaux qui se réunissent et qui réfléchissent à la meilleure méthode pour mettre les idées en action. On essaie de coordonner ces groupes, on nomme des porte-parole etc. Comment il fait José Bové en ce moment ? Ben ! pareil, même chose que tout le monde, kif-kif !

José Bové se considère indépendant. Mais indépendant de qui ? Personnellement, je milite dans un parti politique indépendant de José Bové et de Ségolène Royal, par exemple. Et je ne monte pas sur mon grand cheval pour autant. D’ailleurs, je ne vois pas en quoi, être "indépendant" d'un parti politique - comme se targue José Bové - équivaudrait à avoir l’haleine plus fraîche, la morale plus haute, la volonté plus farouche, l’esprit plus libre. À moins de vouloir plaire à tout le mondeŠ Non ne me dites pas que José Bové est démagogique, ce n’est pas possible !

José Bové, jusqu’à aujourd’hui je l’adulais et du lait bio qui plus est. Maintenant qu’il monte à cheval, et qu’il veut faire roi de France, je dis non.
Laurent CAUDINE
28 mars 2007


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