Página/12 fait donc un article non signé, ni pire ni meilleur que tant et tant d'autres, sur ces déclarations adressées à l'assemblée générale des supérieurs de congrégations masculines, et Miguel Rep y ajoute son grain de sel avec son céphalopode vert et édenté, qui fait généralement la paire avec la mystérieuse psychanalyste de Gaspar, que personne n'a jamais vue dans ses dessins (puisqu'elle se tient toujours derrière le divan où s'allonge Gaspar). Pour l'occasion, le Culpo prend l'accent italien :
Traduction : Je ne comprends pas ton business, Franchesco (1), je ne pige rien (2). Qu'est-ce que tu veux dire par "Dieu nous précède toujours (3) quand il s'agit de nous pardonner ?" Plus personne ne va se sentir coupable. Tu ne recules devant rien, hein, quand il s'agit de recruter tes troupes ! Tu vas continuer à dire des trucs comme ça ? On est dans le même business, Papa ! (4) Me casse pas la baraque ! Tu cherches quoi ? Que ce soit de ta faute si les fidèles ne se sentent plus coupables ? Tu sais ce dont je suis capable, moi, si je te mets le grappin dessus, Franchesco ? (Traduction Denise Anne Clavilier)
Sur le côté, on lit la mention "Premier round" et une devise, qui était celle de Jean-Paul II et non pas celle de François : Totus Tuus (une formule de consécration à la Vierge Marie qui fut celle de saint Louis Grignon de Montfort, au XVIIIème siècle). François a conservé, quant à lui, sa devise épiscopale : Miserando atque eligendo (Qui a besoin du pardon est aussi qui doit être appelé [au sacerdoce, au salut ou à la foi])
(1) En Italien, le pape s'appelle Francesco (avec le c chuinté devant les voyelles e et i), en espagnol c'est Francisco. (2) Là, le Culpo emploie le verbe italien capire, passé dans le langage portègne grâce à l'importante population italienne immigrée en Argentine pendant la phase 1880-1930 et dont fait précisément partie la famille du Pape elle-même, en provenance du nord de la péninsule italique. (3) Re-trait linguistique portègne et néologisant comme le Pape en met souvent dans sa conversation lorsqu'il s'exprime à bâtons rompus en espagnol (mais jamais dans un discours : on n'entend pas ça le mercredi à l'Audience générale). Ici, le substantif printemps (primavera) prend une forme verbale : primavear. (4) Et encore un jeu de mot. Ici, Pape, en espagnol, s'écrirait sans accent (Papa). Avec un accent, c'est le père.