J’avais dit que la cuisine serait impeccable et quelques taches ornent le sol, juste devant le frigo, pendant que la vaisselle finit d’égoutter sur l’évier.
J’avais dit que la buanderie serait en ordre, et le panier de linge sale déborde encore un peu. J’ai caché les paniers de chemises à repasser dehors, pour l’illusion.
J’avais dit que la salle de jeux serait rangée, et les jouets qui jonchent le sol cachent les miettes de pâte à modeler sur le tapis.
J’avais dit que les draps seraient changés, lavés, repassés, rangés. Dans le meilleur des cas, ils tentent de sécher sur le fil depuis trois jours.
J’avais dit que le planning du mois de janvier serait fixé, et je n’en finis plus d’hésiter.
J’avais dit que les cartes de vœux seraient postées, elles ne sont pas encore achetées.
J’avais dit que je rentrais tout de suite et puis rien ne s’est passé comme prévu.
J’avais dit que la paperasse serait triée, et je fais un concours de pile à équilibre variable d’enveloppes non ouvertes.
J’avais dit qu’on serait à l’heure et ce matin ils ont pris le bus au vol.
J’avais dit qu’on se coucherait tôt mais il y a toujours un truc à finir.
Ces vacances qui passent trop vite et ces listes longues comme le bras. Cette illusion qu’on a bien le temps et ces jours toujours trop courts.
Les enfants sont propres et nourris, j’ai mis du vernis et j’ai des nouveaux coussins pour le canapé. Un rayon de soleil filtre à travers les nuages et tant qu’on a des projets c’est qu’on est vivant.
L’essentiel. Le reste attendra bien.