A l’époque où j’allais à l’école (non, il n'y a pas si longtemps que ça), on avait cours le samedi matin mais pas le mercredi. Et j’avoue que je détestais le mercredi.
Très simplement parce que je passais mes mercredis chez mes grands-parents et je n’aimais pas trop ça. Clairement, mes grands-parents m’adoraient et faisaient tout pour me faire plaisir, mais j’avais l’impression que ma mère se débarrassait de moi. Au départ, ma mère me déposait chez eux le mardi soir ou au bureau de mon grand-père tant qu’il travaillait. Quand il a été à la retraite, il venait me chercher à l’école le mardi soir et ma mère venait me rechercher chez eux le mercredi soir. Puis, mon grand-père venait me chercher le mercredi soir et il me ramenait à l’école le jeudi matin, et je trouvais ça trop long.
Je me souviens d’une fois en primaire, où il avait neigé le mardi et j’étais partie à l’école avec mes Moonboots que j’avais du remettre le jeudi alors qu’il n’y avait plus de neige, et on s’était moqué de moi. Une autre fois, je me rappelle avoir pleuré en classe, j’étais en CE2, le mardi matin, parce que je savais que je ne verrais ma mère que le jeudi midi (c’était son jour de repos et je ne mangeais pas à la cantine).
En fait, le mercredi me paraissait horriblement long parce que j’avais à peu le droit de ne rien faire. Il faut savoir que la pièce principale pour ma grand-mère, c’était la cuisine. Le salon, la salle à manger ? Uniquement pour le film du soir et pour les repas où l’on mettait les petits plats dans les grands à savoir Noël et… c’est tout je crois ! La fête des mères c’était toujours un barbecue et les anniversaires on mangeait dans la cuisine sauf si on était trop nombreux.
Et j’avais pas non plus le droit de jouer dans une chambre. Une chambre c’est pour dormir. Donc je faisais mes devoirs sur la table de la cuisine. Je regardais la télé dans la cuisine, sur une petite télé (la grande était dans le salon) et assise sur une chaise. J’avais le droit de jouer dehors, avec un chapeau. Parfois, quand il faisait beau, j’avais le droit de me baigner… Mais seulement 3 heures après avoir mangé et à condition qu’on puisse venir me surveiller. Et ma grand-mère n’avait jamais le temps, elle avait trop de “travail”. Pareil quand je lui demandais de faire un jeu avec moi ou autre, elle avait trop de travail. Du ménage surtout. Je crois que dès que j’étais levée, mon lit était fait. S’assoir sur le lit ? Mais tu n’y penses pas ? Ca fait la marque des fesses sur le couvre-lit et tu te fais repérer direct. Pareil, sur la canapé. Bien sur, il était impensable de faire de la peinture, des découpages, ou la moindre activité qui pourrait créer une microsalissure… Elle faisait aussi la chasse aux mouches, parce que les mouches ça chie sur les vitres.
En revanche, j’avais toujours droit à des repas préparés pour me faire plaisir, tout ce que j’aimais, des beignets souvent. Pourtant c’est salissant la friture. Et toujours du fait maison. Et le soir, avant de manger, on jouait au scrabble. Ou au ping-pong. Et quand j’allais me coucher, je pouvais garder la porte ouverte et la lumière allumée. Et je pouvais demander plein de verres d’eau, pour faire trainer. Et ils m’emmenaient en vacances. Et puis j’avais des cadeaux, souvent. Le mercredi matin parfois, il y avait des séances de cinéma organisées pour les enfants, mon grand-père m’y emmenait, sans jamais raler de devoir faire le chauffeur…
Quand j’étais petite, j’aimais pas le mercredi, parce que c’était mes grands-parents qui s’occupaient de moi et pas mes parents.