La vie merveilleuse de la princesse Olga

Publié le 08 janvier 2014 par Lael69
Texte d'Olivier KaDessins d'Olivier Latyk
Editions L'EduneCollection Empreinte Paru en Novembre 200968 pages12,70 euros
Lectures 6-9 ansThèmes : Imaginaire, Vieillesse, Alzheimer
Quatrième de couverture : L’Histoire se souviendra que l’odieux Volgon et le noble chevalier Marcelin se sont affrontés pour les yeux d’une belle princesse. L’un des deux a gagné, on ne sait plus vraiment qui, ni pourquoi. Dans son château à l’eau de rose, avec l’aide de ses deux jeunes serviteurs, la princesse Olgon se souvient… Enfin elle essaie : c’était il y a très longtemps. Et puis, vous savez une princesse de son rang n’a que très peu de temps pour s’occuper de souvenirs !

Rose dominant, décors féériques de contes de fées, graphisme moderne qui mélange roman, BD et album... on plonge dans l'histoire d'Olga de la plus douce et jolie manière qui soit : la princesse dans son château, entourée de ses deux fidèles serviteurs qui répondent à tous ses désirs, attend patiemment le retour de son bien-aimé chevalier Marcelin. Olga est très fatiguée, aussi elle aime se reposer au coin d'un arbre lors de ses promenades. Olga semble très préoccupée et pose beaucoup de questions auxquelles on tente de répondre évasivement. Quelque chose échappe à Olga et elle sent qu'on ne lui dit pas toute la vérité...
Grâce à un texte subtil et pertinent, des indices savamment distillés, on pressent que la vie merveilleuse d'Olga n'est qu'un leurre. Tout au long de ce récit on sent comme un malaise. Progressivement le voile tombe sur ce monde parfait, inventé de l'imaginaire d'une grand-mère malade. Le ton change lorsque la princesse commence à entrevoir la réalité : déception, doute, peur. Le ton est juste et c'est avec pudeur, retenue, respect et délicatesse qu'Olivier Ka raconte la déchéance de cette personne, la fin d'un rêve.
Malgré le rose, il y a cette tension palpable, ce sentiment dérangeant et contradictoire qui cache la maladie, la vieillesse d'une vieille dame qui perd la raison. Traiter sur le mode du conte la maladie d'Alzheimer n'est pas chose aisée et c'est une idée originale. On ressent toute la compassion et l'émotion grâce à un texte fort ; fort également dans le contraste entre les dessins plutôt joyeux et un ton qui devient de plus en plus triste et cruel. La progression narrative est tellement bien amenée et habile, que l'on pourra saisir toute la dimension dramatique. C'en est bouleversant et c'est une très belle découverte sur le thème de la mémoire aux éditions L'édune.