– Parcours
de feu –
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Samedi
21 décembre, alors que l’hiver prenait ses quartiers sur le calendrier nous
offrant ainsi le jour le plus court de l’année, l’axe Majeur, lui, grâce à la compagnie Carabosse, s’enflammait de mille feux.
La
pluie annoncée a été chassée par le vent qui s’en est donné à cœur joie, en
jouant, malicieux, avec les flammes… Éole s’est invité à la fête sans rien
demander à personne et en a magnifié le spectacle.
Des
gens de tous âges étaient présents, allant et venant dans l’ombre de la nuit,
unis à cet instant par la beauté ambiante.
Un
chemin cerclé de feu s’ouvrait sur les douze colonnes, transformées pour
l’occasion en un temple lumineux. Des pots remplis de flammes et accrochés tout
le long des colonnes virevoltaient et dansaient aux quatre vents, face à
l’élégant pont rouge en contrebas qui semblait inviter tout un chacun à
pénétrer dans un monde magique, sous les feux de la rampe… Peut-être fallait-il
passer par un tunnel secret pour rejoindre la pyramide incendiée au milieu de
l’étang ! Les lumières artificielles des immeubles de la Défense, dressés
sur l’horizon, s’effaçaient avec discrétion devant cet environnement
inhabituel.
Des
douze colonnes au pont rouge, des automates acrobatiques aux gestes répétitifs
jalonnaient les marches, non loin de brasiers où il était agréable de se
réchauffer. Le feu était partout, même à l’intérieur de boules tournantes devenues
météorites sous la puissance des rafales.
Les
appareils photo crépitaient derrière le regard des photographes tandis que des
exclamations rythmaient l’air…
Un
chanteur, sous un large parasol, égrenait des notes de musique sur une guitare
électrique et offrait sa voix métallique aux passants. D’autres animations
distrayaient les spectateurs et on en oubliait le froid rendu mordant par le
vent qui n’en finissait plus de souffler.
Pas
de doute, l’espace de quelques heures, au milieu de ce parcours de feu, le
temps s’est arrêté.
Un
avant Noël pour petits et grands…
Texte © Marie-Laure Bigand