Les premiers jours de janvier, période des vœux, permettent de reprendre contact avec des personnes qu’on ne fréquente plus guère, anciens copains ou collègues de travail, du temps où j’étais un actif, comme ils disent dans les statistiques.
Ca a du bon comme du mauvais, il en est ainsi pour chaque chose, chaque médaille ayant un avers et un revers. Le bon c’est de revoir des visages anciennement familiers ou entendre des voix connues, se replonger dans une époque révolue à l’évocation de nos souvenirs communs. On ranime le passé, le temps d’une discussion, on prend des nouvelles de tels ou telles par ricochet.
Le mauvais, c’est qu’on en vient à être interrogé sur ce qu’on fait désormais. Ma réponse invariablement se résume aux mots du poète, « Chaque jour que moi j' vis, on m' demande de quoi j'vis / J' dis que j' vis sur l'amour, et j'espère de viv' vieux ! » Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire, ce qui casse un peu la conversation je le reconnais. Mes interlocuteurs ont toujours d’extravagants projets, des occupations multiples qui les envoient d’est en ouest à un train d’enfer. Je ne les envie pas, mais je suis toujours épaté. Je n’ai pas, je n’ai jamais eu cette « envie de… », ne prenant que ce que le destin m’offrait, me contentant de ce que les hasards me distribuaient.
Sur ce, nous nous quittons en nous souhaitant le meilleur pour l’année qu’il faudra affronter et chacun repart vivre sa vie. Et l’an prochain la même voix au téléphone m’interpellera d’un « Et toi, qu’est-ce que tu fais maintenant ? »