La stratégie et les propos de Manuel Valls dans l’affaire Dieudonné appellent deux considérations et une conclusion.
1) Sur le fond d’abord, et comme le notent d’éminents magistrats et juristes et les politiques responsables, il y avait d’autres voies pour s’opposer à ce que la bouffonnerie de Dieudonné et de certains de ses amis pouvait constituer d’injurieux pour des individus et de positions affligeantes sur la tragédie de l‘exterminationisme nazi. Car la méthode répressive employée par Mr Valls est lourde de conséquences dialectiques, accréditant désormais de plus en plus pour beaucoup le sentiment que Dieudonné serait réprimé parce qu’il émettrait des vérités.
Déjà le 3 avril 1990, dans le Figaro, lors de la promulgation de la loi Rocard-Gayssot la grande éditorialiste et écrivain de confession juive, Annie Kriegel, mettait prophétiquement en garde contre les effets pervers staliniens d’une « insupportable police juive de la pensée ». Et bien avant elle, la grande philosophe Simone Weil avait dénoncé ce qu’elle considérait comme la très mauvaise dialectique de renforcement réciproque du sémitisme et de l’antisémitisme.
Mr Valls n’a cure de cela. Son idée ou son instinct politique étant de jouer pour accéder au sommet du pouvoir sur une très inquiétante dialectique idéologique permettant d’occulter les véritables enjeux de la survie de notre pays. En vérité il instrumentalise l’affaire Dieudonné à son profit selon sa vision dictatoriale, totalitaire, jacobine et léniniste. Et c’est ainsi que, par le procédé traditionnel d’amalgame commun à tous les Fouquier-Tinville et tous les Vychinski, il déclare bien sûr qu’il est un défenseur de la liberté d’expression mais que celle-ci naturellement exclut la défense du régime de vichy, l’antisémitisme, le racisme, l’islamophobie, l’homophobie. Seule, nous avons pu encore le vérifier, la haine antichrétienne le laisse indifférent et d’évidence complaisant.
Or, comment ne pas voir que sous ces imputations, qui tendent à devenir de plus en plus fallacieuses sous la traque de la police de la pensée de Big brother, c’est véritablement l’idéologie officielle et obligatoire néo-marxiste-léniniste qui reprend sa vigueur terroriste.
Sous l’imputation « d’apologie du régime de Vichy », on pourra évidemment aisément traquer ceux qui défendront des recherches et jugements s’apparentant à ceux du colonel Rémy, un des premiers et des plus grands résistants, de Raymond Aron, d’Henri Amouroux, de notre ami François-Georges Dreyfus.
- Sous l’imputation « d’homophobie », on pourra traquer tous ceux qui, sans la moindre haine, ne considèrent pas la banalisation de l’homosexualité comme, socialement et surtout scolairement nécessaire et que l’institution du mariage homosexuel n’a été qu’un artifice pour la destruction du mariage naturel du couple humain.
- Sous l’imputation « d’islamophobie » (histoire d’amadouer les musulmans, par ailleurs si peu judéophiles), on pourra poursuivre, censurer, faire taire les islamologues, les universitaires, les écrivains qui affirment le droit et même le devoir de critiquer l’islam en tant que modèle de théocratie totalitaire et son cruel prophète fondateur.
Oui, j’accuse le ministre de l’Intérieur et des cultes, Manuel Valls, avec derrière lui tout un gouvernement plus ou moins intelligemment complice, et un Conseil d’État aux ordres et modifié pour la circonstance, d’accélérer la mise du pays dans une dérive idéologique dictatoriale et totalitaire.
2) Reste que maintenant, alors qu’en un siècle des dizaines de millions de chrétiens, de l‘Arménie à la Chine et du Mexique au Nigéria, ont été massacrés, martyrisés pour leur foi, on se demande comment un tribunal pourra tout de même encore, au nom de la liberté d’expression, débouter l’AGRIF de ses plaintes telles que celle contre Caroline Fourest qui aimerait « redonner les chrétiens à bouffer aux lions ». On attend comment désormais, sauf indigne partialité sélective, les tribunaux pourraient ne pas condamner les pires injures faites à la dignité humaine aussi bien par les spectacles subventionnés d’exécration antichrétienne que par le groupuscule de racisme antichrétien et terroriste des Femen.
L’AGRIF, qui se bat et se battra, ne croît pas que Mr Valls pourra aisément perpétrer le parachèvement d’un pouvoir socialiste totalitaire dans lequel la seule liberté entière d’expression serait désormais, comme aux époques les plus noiresde certains régimes, réservées à une haine antichrétienne aussi abominable que la haine antijuive.
Aujourd’hui, le péril pour la liberté de l’intelligence, de la foi, du respect de la dignité humaine sans discrimination, bien plus qu’un pitre provocateur, s‘appelle Manuel Valls.
À lire sur le site de l’AGRIF
et sur le Blog de Bernard Antony