J’en peux plus la neige elle est trop molle pour moi: ma première journée de ski

Publié le 13 janvier 2014 par Madameparle

Il y a plus de 7 ans nous passions le week end à Megève chez mon parrain, je skiais ne sachant alors pas que j’était enceinte et que ça serait la dernière fois avant bien longtemps.
Le temps a passé. Mes deux enfants sont arrivés. Je ne suis pas remontée sur des skis avant le weekend dernier.
Je redoutais car bien qu’ayant repris le sport depuis septembre je ne me sentais toutefois pas l’âme ni les cuisses d’un Grospiron.

J’avais aussi presque oublié cet avant pistes. dans le magasin de location de matériel. Ce moment ou la veille tu dois donner ton poids à un inconnu de préférence jeune et bronzé. Et comme à chaque fois me demander si c’est grave de gruger de trois kilos, si le mec il sait que toute personne du sexe féminin omet la précision ou si je vais tomber car mes skis seront mal réglés?
Puis ce moment ou tu n’as pas assez de mains pour porter tes chaussures tes bâtons et lesdits skis probablement bientôt responsables de tes chutes. Casque ou pas?
Première étape passée.

Ouf.

Jusqu’au matin.
Là tu remets le pantalon que jamais tu portes et dans lequel t’es mal forcément il est pas ajusté et favorise une forte sudation car bien sur j’ai pris un mini prix ne venant que deux jours à la montagne. Tu déroules ces chaussettes oubliées tellement moelleuses et épaisse que tes orteils décèdent en 10minutes avant même de les avoir enfermés dans les chaussures de robocop.
Ça y est crème à la 50, équipée de mes gants taille 14 ans. Oui ça m’a fait du bien de rentrer dans du 14 ans.

Et la le pire est à venir. Tu dois marcher porter tes skis et tes bâtons. Ayant pris une doudoune pour haute montagne j’étais prête pour survivre à toutes températures en dessous de -20 mais il faisait doux ce weekend. J’avais pris l’option sauna inside…
C’est toute dégoulinante que je suis arrivée au télécabine pour acheter mon forfait sésame m’ouvrant les portes des pistes du bonheur.

Vous êtes surs vous avez bien révisé les câbles?

Arrivée au sommet la vue est époustouflante, je décide de prendre en photo ce majestueux mont Blanc qui domine au loin et mes pieds comme à mon habitude.

L’instant tant redouté arrive: chausser les skis et m’élancer sur ce blanc manteau.
Les sensations reviennent. J’arrive à avancer, à tourner, à déraper.

Yiiiihaaaaa! C’est good.
Youhou la maitrise totale.

Le planté de bâton est easy. Ma troisième étoile est invisible mais fière sur ma poitrine, elle brille de mille feux.

Me voilà arrivée au premier télésiège après ces 4mn32 de descente de follaye.
Je m’avance vers le portillon pas besoin de sortir le forfait m’a t-on dit.
Rien.
Je me baisse. Me hisse sur la pointe des pieds.
Rien.
Je commence à ouvrir ma poche de droite de gauche interne, externe fermée pas fermée…
Mettons ça sur le stress et je vérifierai tout ça la haut.
Je recommence ma fouille minutieuse.
Et merde.
J’ai réussi à perdre mon forfait en 4mn32.
Je m’auto-proclame boulet de la journée à l’unanimité.
Il a du tomber quand j’ai photographié la montagne ou mes pieds ou dans le télécabine…
Je suis bonne pour revenir à la case départ…
Les boules.
Le boulet.
Redescendre, repayer, remonter.

Le boulet.

Une heure plus tard je rechausse les skis, ferme la bonne poche respire et me relance. Je suis fatiguée d’avoir rien fait..

Le reste de la matinée s’est passée sans encombre.

Si je fais abstraction de la fois ou j’ai quand même réussi à déchausser les deux skis à l’arrêt. Si j’oublie mes cuisses.
Quand je stresse en ski. Je mets mes fesses en arrière et freine avec mon bâton droit. Normal.

Je descend les pistes comme assise sur une chaise invisible. Classe et horriblement douloureux.

En tant que boulet officiel de la journée j’étais la bonne dernière. A chaque fois que j’arrivais mes copains de la montagne qui n’avait pas besoin de se reposer eux repartaient.

Et puis ma boulitude a atteint son apogée quand ne voyant plus mes amis devant et croyant que le chemin montait j’ai décidé de tourner sur cette piste à droite. J’avais bien cru lire champ de bosses mais ça devait pas être ça et puis en face ça monte alors ca doit être là. le panneau est bleu la technique de la chaise rodée on y va… Mais quand même je voyais personne au loin, ni derrière d’ailleurs. les skieurs que j’apercevais en haut semblait choisir le chemin qui monte; Aurais-je mal lu?  Et puis ce panneau la il serait pas un peu bleu foncé finalement.

Mais bordayl pourquoi suis-je seule?

Oh putain ce bleu il me parait plus proche du  bleu marine que du bleu turquoise. je m’approche péniblement pour analyser la couleur de plus près.

Oh my God.

Ce bleu il est NOIR !!!
Et moi qui une demie seconde plus tôt me sentais pas trop mal je me suis mise à trembler. Il n’y avait personne sur cette piste verglacée à l’ombre et remplie de bosses…

Descendre?
Remonter?
Mourir?
Appeler un hélico?

La seule solution qui m’a parue être une évidence était de remonter cette piste dont j’avais déjà descendue un tiers… J’ai déchaussé. Petit pas par petit pas. J’ai vu la neige à paillettes. C’était beau et puis j’ai aussi vu le ciel glitter. C’était moins bon ça. J’allais pas tomber dans les pommes ici quand même. Alors telle une aventurière j’ai respiré. J’ai sucé de la glace. J’ai survécu.
Mais autant vous dire que j’étais HS arrivée au sommet.

Les pistes à l’envers c’est pas pratique vraiment.

J’ai repris ma chaise, les cuisses anesthésiée et les orteils décédés depuis belle lurette.

Cette première journée n’a pas été de tout repos.

Mais quel kif de me retrouver un peu plus tard sous la couette bien chaude, regardant au loin les montagnes les muscles détendus et les orteils ressuscités.

Je surfe sur mes rêves à mi chemin entre deux états.

Et puis,

Un flash.

Mais au fait j’ai pris une photo de mes pieds, et si un indice s’y était glissé???

 oh

my

god

vous voyez ce que je vois???

 mon forfait était donc bien tombé en prenant ma photo…

Boulet du jour je vous ai dit!

ps: merci Gérard de m’avoir accompagné en haut puis en bas puis en haut de la montagne!!!