Il y a un an (à quelque jours près) j’apprenais ma grossesse.
Une fois de plus, j’arrêtais de fumer. Ca a été dur, comme à chaque fois. Mais un bébé mérite bien quelques sacrifices. Sans compter qu’à ce moment-là je venais d’apprendre une triste nouvelle qui m’a confortée dans la conviction que la vie est trop courte et qu’il est ridicule d’ajouter des risques inutiles à la fragilité de la vie…
Mais une addiction en remplace une autre. Celle-ci était tapie dans l’ombre depuis longtemps déjà, sans s’être vraiment déclarée encore. Elle se taisait, faisait des incursions rapides et courtes dans ma vie puis disparaissait… Je ne me rendais même pas compte de sa présence, ou plutôt elle ne me semblait pas problématique.
Aujourd’hui, je sais.
Et j’ai un peu honte d’en parler.
Au fumeur, on dit “Ils mettent un tas de saloperies dans les clopes pour rendre accro!”. De l’alcoolique, on dit qu’il est malade. De moi, on dit que je suis gourmande.
En réalité, je souffre de troubles du comportement alimentaire (TCA), mais je ne suis ni boulimique ni anorexique, j’ai une addiction au sucre.
C’est une addiction qui fait rire. C’est pas sérieux. C’est quoi ça, une addiction au sucre ?!
C’est manger des bonbons par poignées.
Se goinfrer en cachette de chocolat.
Le matin, le midi, l’après-midi, le soir.
C’est gober une boite de Smarties en une bouchée.
C’est manger le Nutella à la petite cuillère en préparant le diner.
C’est se lever plusieurs fois pendant le film pour aller s’empiffrer de Balisto, de Kinder Bueno ou de cookies.
C’est engloutir un paquet de gâteaux à 23h, en buvant un thé, parce qu’on ne peut plus s’arrêter…
C’est se faire un shoot de sucre au lieu d’un shoot de nicotine.
Bien sur, je suis suivie par un médecin Nutritionniste Addictologue. Et depuis quelques jours, j’arrive à me maîtriser. A peu près. Je ne sais pas si je vais réussir à m’en défaire.
On pourrait me conseiller de ne plus acheter de sucreries, mais je refuse de priver les autres (mes enfants surtout) pour me préserver.
On pourrait me dire qu’il s’agit d’un problème de volonté, sans doute qu’il y a de ça.
La réalité c’est que le sucre est partout, et qu’il faudra que je fasse avec…