Ces derniers jours, les médias français ont été phagocytés par le feuilleton “Dieudonné” : son spectacle controversé, polémique et polémiste, les réactions officielles à ce spectacle, son interdiction par le Conseil d’état après qu’un tribunal administratif l’ait autorisé, les réactions souvent inattendues de ceux que le spectacle dérangeaient et que son interdiction a ravis, celles de ceux que cette interdiction a dérangés bien qu’elles trouvent le spectacle provocateur sinon tombant sous le coup de la loi.
Bref pendant quelques jours, tout ce que la France compte comme têtes pensantes a eu son mot à dire à propos de “LE MUR” de Dieudonné, sans que beaucoup d’entre eux ait eu l’occasion de voir le spectacle dans son intégralité!
Cela m’a rappelé vaguement les réactions de certains de nos compatriotes qui manifestent devant les salles de cinéma pour demander l’interdiction de tel ou tel film dont ils n’ont pas vu la moindre scène, même pas la bande-annonce.
En ce qui me concerne, le contenu du spectacle de Dieudonné Mbala Mbala – c’est son nom et il a fallu cet épisode tragico-comique pour les médias s’en souviennent – m’indiffère au plus haut point!
Je suis hermétique à un certain genre d’humour et je m’en porte très bien!
Ce que je retiendrais de cette triste affaire peut se résumer en quelques points :
- La France ne peut plus se poser en donneuse de leçon à qui que ce soit en matière de liberté d’expression.
- Les fanatiques se retrouvent dans toutes les couches de la société : les déclarations “criminelles” de ce vieux beau de Philippe Tesson que ” la mort de Dieudonné par un peloton de soldat le réjouirait profondément” en sont un des exemples les plus édifiants.
- Autre exemple du fanatisme d’un “philosophe” qui se prend pour la conscience de la France d’aujourd’hui : Alain Finkielkraut commente et démolit un spectacle qu’il avoue ne pas avoir vu.
- Quelques personnalités françaises ont complètement le sens des réalités juridiques qui ont fait de la France le pays des droits de l’homme et ils en arrivent à justifier l’ordonnance du Conseil d’Etat qui va à l’encontre d’une jurisprudence dont la patrie de Voltaire pouvait à juste titre se sentir fière.
- On a vu aussi la ministre de la Culture nié que l’interdiction du spectacle de Dieudonné soit une censure alors que Serge Salma, maitre de conférence de droit affirmait que “A partir du moment où le ministère de l’Intérieur obtenait aussi rapidement une audience, c’était forcément pour censurer, pour interdire le spectacle”.
- Cette histoire est le modèle même de l’utilisation par un politicien ambitieux et sans trop de scrupules de tous les moyens de se faire valoir : Manuel Valls a joué une grosse partie de poker politique, il a tenté le bluff, il a gagné!
Maintenant, Dieudonné a repris ses activités, il est sur scène, les médias se sont calmés et vont passer à autre chose car il faut bien vendre leurs papiers et leurs heures d’antenne.
Il ne restera que le souvenir d’une semaine qui laissera surement des séquelles dans ce qui fut le berceau de la liberté d’expression : la France ne sera plus comme avant!
Est-ce dommage? C’est aux français de répondre!