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Beautiful Grotesque

Publié le 16 janvier 2014 par Hunterjones

Beautiful Grotesque Brun.
Ce mur est brun.
Où suis-je?
Devant un urinoir, en plein vertige, sur un bateau de croisière naviguant le Canal de Panama.
Je suis 100% saoûl.
Et Dieu que ce tangage est doux.
Beautiful Grotesque
Cette croisière dont nous sommes revenus lundi dans la glace ruisselante aura été tout ce qu'il y a de plus beau et tout ce qu'il y a de plus délirant à la fois. Toute cette richesse à bord mettant le pied dans des lieux investis parfois de très grande pauvreté.
Et la pauvreté intellectuelle était inversement proportionnelle entre les occupants du bateau qui bombaient le torse sur le 400 millions d'investissements "probablement sauvés" cette année et l'intellectuel de San Juan qui me vendait God is Not Great de Christopher Hitchens pour 800 sous.
Beautiful Grotesque
La dernière fois que nous effectuions le même périple (Sammanah, St-Thomas, San Juan et Nassau) nous avions pris un verre au bar en Floride la veille du déaprt avec 4 couples duquel nous ne sous séparerions plus par la suite. Le plaisir étant spontané et toujours au rendez-vous.
 L'amoureuse souhaitait probablement recréer la même chose pour ce voyage mais cette fois, son patron était aussi du périple, ce qui teintait légèrement ses élans. Je la sentais nerveuse. Parce qu'elle se sentait épiée. Les rapports entre les deux auront été teintés toute la semaine du "de quoi devrais-je avoir l'air devant l'autre?". Au début de la semaine, je la sentais contente de ne pas le croiser trop souvent mais dès le troisième jour, elle se levait de notre tête à tête amoureux au dîner pour pratiquement courir vers lui (et sa conjointe, et sans succès) sans réaliser que sa jupe se prenait dans le manche de sa chaise lui dévoilant l'intégrale de la petite culotte coincée entre les pains de ses blanches fesses.
Rouge, ce visage était rouge.

Beautiful Grotesque Le lendemain, pendant qu'elle était en réunion (c'était un peu de travail pour elle quand même cette croisière) j'avais la mission de créer de nouveaux liens "spontanés" avec des gens que nous voudrions côtoyer par la suite toute la semaine. Comme la dernière fois. Mais je choisirais alors à la place de plonger dans mon livre et d'en commencer un nouveau au soleil. Drinks après drinks. Et ce sont quatre jolies conjointes en bikini qui viendraient, spontanément, elles, pour vrai, s'allonger près de moi sur des chaises longues et me jaser de tout et de rien, principalement de rien.
L'amoureuse m'accuseraitensuite d'avoir choisi les trois beautés et non l'inverse (pff!).
Si moi je m'entendais bien avec les trois sirènes, l'amoureuse ne leur trouverait rien en commun. Surtout pas les cuisses, la poitrine et les fesses.
Beautiful Grotesque
Un autre soir, un invité causerait un scandale en chantant (et mimant surtout) au karaoké une chanson de Peter Gabriel dont personne ne réalise pleinement (lui oui ce soir-là) l'intertextualité sexuelle*.
Osé pour de tels passagers relativement âgés et principalement canadiens anglais. Je causerais le même type de scandale passif/agressif avec mon livre de Christopher Hitchens bien affiché sur la passerelle.
Nous avons noué plusieurs amitiés dont quelques unes parmi la communauté italienne de la commission Charb...de Montréal/Laval.
Vert était l'argent.
Beautiful Grotesque
Nous avons fait des achats, intelligents, été saoûl sans que ça nous coûte un seul sou et n'avons fait qu'un seul mauvais placement, un Blue Lagoon Beach Break qui était en fait une arnaque. Nous ne sommes pas chanceux aux Bahamas, en deux passages nous avons été déçus deux fois.
Faudra y aller avec Oprah la prochaine fois qui y a pied à la mer. Ou encore guidé par Xavy, un résident des Bahamas à qui on a donné 36 dollars U.S. afin qu'il s'achète un grain de sable de notre plage obèse.
Le grotesque a souvent côtoyé le fameux et c'est un peu des deux qui sera resté dans nos yeux.
Beautiful Grotesque
Turquoise, la mer était en tout temps, turquoise.
Et c'est tout en couleur que nous sommes revenus dans le blanc de notre chez nous.
Et dans le désordre de nos beats d'Amérique du Nord.
Mouillés de cette eau nous sommes encore.
*Pourtant le vidéo ne pourrait être plus clair dès le premier 20 secondes...


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