Pas de compétences particulières requises mais un plan de carrière bien défini : celui de n’avoir d’autre choix pour survivre que de précipiter sa mort. Dans la plus pure tradition du sacrifice cher à leurs ancêtres samouraïs. À quelques différences près. Jadis, ces guerriers téméraires se faisaient hara-kiri pour laver leur honneur et leur amour propre. Aujourd’hui, c’est en sacrifiant des innocents que des gouvernants irresponsables tentent de nettoyer leur incompétence crasse.
La logique est simple : « Certains humains doivent mourir pour permettre à d’autres, plus nombreux, de continuer à vivre ». Éthiquement contestable, ce raisonnement n’a, en outre, aucune raison d’être accepté dans un cas précis plutôt que dans un autre similaire. Par exemple, pourquoi ne pas tirer une balle dans la nuque d’un humain en pleine santé afin de transplanter ses organes à plusieurs malades en attente de greffe ? D’ailleurs, pourquoi ne pas commencer par le premier ministre japonais, dont le bilan de santé est, paraît-il, très satisfaisant ?
D’autres questions restent également en suspens. Parmi elles, « quel sens peut encore avoir encore l’épithète « civilisé » qualifiant un pays cautionnant un tel procédé ? ». « L’empire du soleil levant se tournera-t-il définitivement vers les énergies renouvelables, ou s’engagera-t-il plus en avant dans cette impasse qui consiste à produire de l’électricité de façon archaïque et dangereuse ? ». « Jusqu’à quand les principales puissances économiques de la planète continueront-elles à jouer avec le feu nucléaire ? ».
Car nul doute que ces emplois constituent des « emplois d’avenir ». Non que celles et ceux qui occupent ces postes de nettoyeur ne soient destinés à une très longue évolution professionnelle. Mais bien parce qu’avec la prolifération des réacteurs nucléaires à travers le monde, les promesses d’embauche dans ce secteur seront tenues. De quoi permettre aux individus jusqu’alors exclus un retour rapide dans la vie active. Voire radioactive.
Guillaume Meurice.
18/01/2014