Faut-il s'étonner que des djihadistes français combattent en Syrie ?
Sans ambiguïté : Non. Depuis deux ans, la position de la France est claire. Bachar el-Assad ne doit pas rester au pouvoir, "il ne devrait pas exister", a même dit Laurent Fabius. La France a tourné le dos à ce régime, elle ne le reconnait plus. Le gouvernement légitime syrien, c’est l’opposition en exil et son ambassadeur qui été enregistré auprès du quai d’Orsay. Bachar : game over. Dans la foulée, la France est montée en pointe dans le soutien à l’opposition et à la rébellion sur le terrain.
Elle a poussé à la levée de l’embargo sur les armes pour pouvoir armer la rébellion. Elle a poussé les États-Unis à se mouiller. "Allez-y, on est derrière-vous", entendaient les syriens de passage à Paris. Alors ils y sont allés. Tous. Laïcs, islamistes modérés et pas modérés. De plus en plus. Les morts se sont accumulés. Et la France répétait : "on va vous aider, il faut juste trouver un cadre légal. Tenez bon". Et toujours le même discours public : il y a en Syrie ceux qui sont du bon côté et se battent pour leur liberté et ceux qui soutiennent le dictateur. Les blancs et les noirs.
Là-bas, sur le terrain, de nouveaux combattants sont venus de l’étranger, il y a 1 an et demi. Djihadistes irakiens, tunisiens, libanais puis français, espagnols, belges, irlandais. Un peu partout dans ce que l’on appelle la myriade islamiste. Plus ou moins durs. Plus ou moins intégristes. Mais bon. Quand on a tous le même ennemi on ne regarde pas trop. D’autant moins qu’en mars, le régime vacille. On s’en félicite dans les chancelleries. "Ça bouge, le régime est fragile".
Grâce à qui ?
Grâce aux djihadistes qui remportent l’essentiel des batailles pardi ! Al-Nosra, EIIL, le front islamique. Mais après tout, s’ils permettent de faire tomber Bachar, on ne va pas faire la fine bouche. La politique française a surfé sur cette ambiguïté, marquant juste une limite sur l’armement. "On ne donnera pas d’armes aux djihadistes". Là encore, comme si on pouvait tracer le cheminement d’une arme sur un terrain de guerre et être sûrs qu’elle ne finira pas dans les mains d’un combattants d’Al-Qaida…
Quelques mois plus tard, aidé par le Hezbollah et la Russie, Bachar avait repris des couleurs. Le régime ne vacillait plus. Alors la France a poussé à une intervention militaire s’appuyant sur la découverte d’armes chimiques. Au dernier moment, Obama s’est dégonflé, peut-être se disait-il que ses missiles de croisière allaient ouvrir aux islamistes une voie royale vers Damas. Au Final, les combattants rebelles se retrouvent lâchés en rase campagne, et la France leur explique que c’est autour d’une table que la solution sera trouvée.
Et si, alors...
Et si, alors, le gouvernement français et le Président de la République étaient poursuivis, par le tribunal international de La Haye, pour incitation à "Crime contre l'humanité", cela pourrait être dans la possibilité des choses... En serions-nous surpris ?
Et si....
Et si parallèlement, s'étant laissés abusés par des extrémistes, en faisant condamner, par le Conseil d’État, un personnage certes peu reluisant dans ses propos et ses actes et, de fait condamnable au plan judiciaire et uniquement au plan judiciaire, ils étaient poursuivis, par le tribunal international de La Haye, pour incitation à "la haine raciale", en serions-nous tout autant surpris ?
En effet, nous avons eu à subir les épisodes bien peu glorieux afférents à l'antisémitisme qui, par ignareté, est grandiloquemment assimilé à l'antisionisme... Que bien peu d'intelligence en cela dans leurs actes... Savent-ils, au moins, qui sont les SÉMITES ? Il est fort à penser que non ! Définition de Sémite : personne appartenant à un des peuples originaires d’Asie occidentale (ancienne Mésopotamie et du Moyen-Orient), que la tradition fait descendre de Sem, fils de Noé, et qui ont parlé ou parlent les langues dites sémitiques (l'hébreu, l'arabe, l'araméen, le babylonien, l'assyrien, et l'amharique).
Le terme "sémite" désigne plus particulièrement les peuples et les tribus bibliques ainsi que leurs descendants actuels, incluant aussi bien les Hébreux que les Arabes. Il n’est donc pas synonyme de juif. En conséquence l'antisémitisme, c'est être antisémite donc antihébreu, antiarabe, antiaraméen, antibabylonien, antiassyrien et antiamharique mais pas antijuif donc pas antisioniste... C'est grave qu'aux plus hautes strates de l’État français de telles erreurs puissent-être commises, des erreurs qui, inéluctablement, poussent à la haine raciale entre peuples... en les faisant avaliser par le Conseil d’État...