Des questions existentielles qui n’en sont peut-être pas

Publié le 20 janvier 2014 par Lana

Aujourd’hui, j’ai dit sur un groupe facebook qui n’a rien avoir avec la psychiatrie que la moitié des psy étaient des normopathes. Ca a vexé une psychologue qui me l’a reproché. Ca m’a contrariée toute la journée et me contrarie encore, même si je me suis excusée.

Alors, je me dis, pourquoi cela me contrarie tant? Très honnêtement?

Bien sûr, je suis désolée d’avoir vexé quelqu’un, et c’est vrai qu’on a souvent la critique facile concernant les psy, je peux donc comprendre que ça les excède. Ce n’est jamais agréable d’entendre des généralités sur sa profession, surtout de la part de gens qui n’y connaissent rien, comme elle me l’a dit. Est-ce que je ne connais pas ce monde? Malheureusement non. Donc ce n’est pas ça qui devrait me contrarier. Est-ce que j’ai été gratuitement méchante ou est-ce que je pense ce que j’ai dit? Franchement, oui, je le pense. Je n’ai pas parlé de tous les psy, mais de certains. De plus, comme me l’a répondu la psychologue que j’ai vexée, la plupart des gens sont normopathes, dont ceux qui ont une influence sur la vie des autres, y compris les psy. Finalement, on disait la même chose, de manière différente. Alors où est le problème, pourquoi est-ce que je me gâche la journée à cause de ce banal échange?

Je crois que c’est à cause de l’image que ça me renvoie de moi. Quelqu’un de gratuitement méchant qui fait du mal aux autres. Je pense donc à tous les défauts que j’ai, à ceux dont je ne peux pas me débarrasser, ceux qui font que je ne serais pas aimable, ceux qui prennent le pas sur mes qualités. Finalement, je ne pense pas à la personne que j’ai blessée,  mais à moi. En même temps, je ne sais pas si une personne normalement constituée pense encore à un échange aussi banal une heure après, il n’y a donc peut-être plus aucune blessure. Mais en étant contrariée une journée entière à chaque fois que j’ai un échange de ce type, est-ce que ça fait de moi un monstre d’égoïsme, un désir d’être parfaite dans mes relations aux gens, de ne pas être vue comme quelqu’un de mauvais? Je sais que tout le monde blesse et est blessé, mais j’ai tellement souffert de ce que j’appelais les gens aux dents pleine de sang, parce que le monde me faisait mal, tout le temps, que je me déteste d’être comme eux. Alors, qu’en fait, c’est peut-être juste être normale, comme tout le monde, rigoler méchamment de temps en temps, blesser sans le vouloir. Peut-être qu’il faut l’accepter pour faire vraiment partie de cette société. Ca ne veut pas dire ne pas essayer de ne pas faire du mal, bien sûr il vaut mieux éviter, mais accepter que parfois on se trompe, on est blessant, que ça fait partie des relations humaines. J’aime la solitude parce que c’est reposant, on ne fait de mal à personne, personne ne nous en fait. Mais bien sûr je ne peux pas vivre dans une grotte.

Alors, vraiment, je ne sais pas si mes réactions que je juge démesurées font de moi quelqu’un d’hypersensible ou un monstre d’égoïsme. Je ne sais pas si c’est normal de réagir comme ça ou si c’est dû à mon côté psychotique. Si je sais que ça ne vaut pas la peine de se gâcher la journée pour ça, je ne sais pas si ça vaut même la peine de se poser autant de questions, encore moins d’en faire un article.

C’est le problème avec les maladies mentales, c’est qu’il arrive qu’on ne sache plus si on rumine inutilement ou si on se pose des questions existentielles.


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