Ph., G.AdC
[COMME LE HÉRON JE DESCENDS DE MA FENÊTRE]
comme le héron je descends de ma fenêtre
je n’ai pas un cœur tout neuf n’ai pas de plumes sur le dos
dans la fenêtre la lune il y a des chevaux
des ânes des chevaux
nous arrivons dans le soir nous en rêvions
que reviennent les fleurs (étoiles de jadis)
je vois dans le noir (dans l’eau noire
qui garde mon secret)
le chemin familier
le roi s’approche à mon chevet
je voyage d’île en île (dans un jardin de fleurs) ma maison
le chêne à l’intérieur les marches d’escalier
les pierres au fond de l’eau
(ou la mélancolie)
ma maison morte ce matin le chemin
le roi s’est relevé
s’est métamorphosé
fleurs sauvages épanouies
les arbres dévastés
il pleut sur les reflets
ma maison est un lac
ce sont dans le miroir
le monde et les couleurs
des enfants tête-bêche
ont écrit sous le ciel
nous allons disparaître
est-ce que je reviendrai
Éric Sautou, Les Vacances, Flammarion, Collection Poésie/Flammarion, 2012, page 52.
ÉRIC SAUTOU
Ph. Sébastien Solidon
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Éric Sautou
→ (sur Terre à ciel) une page sur Éric Sautou
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