J’ai partagé hier sur ma page facebook le statut d’une amie qui m’a beaucoup touchée. Un petit instant de vie qui pourrait sembler insignifiant, mais qui, au final, prend des accents d’inattendu. Un moment de grâce suspendu dans le temps.
Pourquoi, me direz-vous, ai-je tenu à rédiger ce billet complémentaire sur le blog ? Tout simplement parce que dans le flot des commentaires émus, une des réactions suscitées par ce statut m’a interpellée quant au sens que revêt l’émotion générée par cette scène.
Voici le statut en question :
Et pourtant, le miracle se produit : une jeune femme au pas pressé, portable à la main, a déjà traversé. Sur sa route, elle croise le vieux passant brinquebalant et se retourne aussitôt pour lui proposer son bras. Le vieux monsieur lui saisit doucement, la jeune femme s’empare de son caddie et voilà qu’ils franchissent ensemble l’insurmontable traversée solitaire. La jeune femme est condamnée à attendre à nouveau que le feu passe au vert pour reprendre sa route.
Cette scène de vie, banale, m’a estomaquée. Cette jeune femme est devenue une sainte et son geste un miracle.
Dans la société actuelle où l’égoïsme est roi, où chacun suit sa route sans jeter de regards sur les côtés, j’ai vécu cette scène comme un cadeau.’
C’est vrai, ce joli témoignage d’entraide est émouvant tout autant que surprenant. Mais si l’on pousse la réflexion un peu plus loin, pourquoi nous ébranle-t-il ? Est-ce parce nous n’y assistons que trop exceptionnellement ? Est-ce parce que dans notre société pressée et individualiste la bienveillance étonne ?
Nous nous attendrissons d’une telle scène et en percevons la beauté. Mais ne doit-on pas être tristes également de nous en réjouir autant ? Les mains tendues sont-elles rares à ce point ? Ce sont précisément les questions que l’on peut se poser. Et vous, qu’en pensez-vous ?