Quand on a que l’amour…

Je me souviens encore du jour où j’ai su.
On venait de passer une soirée magique, il avait beaucoup neigé et on avait marché, pour la première fois main dans la main, sur ce doux tapis. On s’était réfugiés dans un bar juste après s’être embrassés sous le sapin de Noël de la ville.
Je ne me souviens plus si le bar était bruyant, vide ou plein, la déco, la musique… Ça n’avait aucune importance. Je ne voyais que lui, je ne voulais que lui.

Soirée magique pleine d’impatience. Cette envie de se toucher, s’embrasser, se dévoiler. Cette frustration naissante, pas maintenant, pas encore, pas tout de suite.

Et ces baisers qui n’en finissaient plus de se donner derrière le pare-brise. Ce manque dans le ventre déjà à la simple pensée que la soirée était terminée.

Je me souviens du jour où j’ai su.
Il venait tout juste de me déposer, il venait tout juste de s’éloigner.
Tout en cherchant mes clés j’ai marché. Dans ce beau tapis de neige fraiche qui n’appartenait qu’à moi à cette heure de la nuit.
Je me suis arrêtée et du bout du pied j’y ai tracé un immense cœur.

Oui. Je me souviens très bien du jour où j’ai su que je l’aimais.

Aujourd’hui il n’y a pas de neige, il pleut.
Aujourd’hui la frustration de ne plus se toucher, s’embrasser, se dévoiler a fait place à la lassitude.
Aujourd’hui le pare-brise est embuée de mes soupirs exaspérés ou déçus.
Aujourd’hui il pleut des doutes sur notre maison.

Je me souviens du jour où j’ai su que je l’aimais mais je ne sais pas depuis quand on a oublié notre couple, depuis quand on a arrêté de le faire vivre.

J’aimerais danser et implorer le ciel pour qu’il fasse tomber un peu de neige dans nos cheveux.
Juste un peu de neige pour redevenir nous deux.