Kaffrine, Sénégal.
Nous avions laissé Toubabou en pleine querelle autour d'un escalier dangereux (voir billet précédent), et bien, c'est réglé. Une marche a été rabotée, une autre rehaussée et les travaux continuent.
Enfin, à leur rythme...
Pour dire la vérité, ça n'avance pas vite et la maison sera sans doute érodée jusqu'aux armatures du béton avant d'être finie. Mais l'objectif n'est-il pas de construire une maison, et non pas forcément d'y habiter.
Construire c'est générer de l'activité, cela représente un apport de liquidités relativement conséquent et ça fait vivre un quartier, plusieurs familles nombreuses et élargies, pendant plusieurs années.
L'intérêt du plus grand nombre réside dans le fait que les travaux perdurent. Sinon Toubabou rentre dans ses meubles et il faut trouver un autre toubab du pétrôle pour en construire une autre - encore plus grande.
Mais il y en a, et il y en aura toujours des Dom Quixotte pour construire des palais en Afrique, des Tartarins pour vouloir se mesurer aux fauves et des Savorgnan de Brazza pour s'opposer aux briseurs de roches...
Si les finitions laissent à désirer, c'est qu'elles n'ont pas commencé.
La villa a pris des airs de bunker: murs d'enceintes qui isolent désormais le Nin de la rue, pignon aveugle et tours de guet. On pourrait croire qu'il y à même un type qui fait les entrées, c'est dire!
D'autant plus qu'avec ces grilles rouges, ils ne risquent pas de s'échapper les locataires. même avec le sourire...
J'imagine les Kaffrinois jeter des cacahouètes aux blancs-blancs derrière les grilles. Une sorte de zoo vivant ou les africains qui le désirent pourront aller assister à la vie quotidienne des tamalous-fitalgicus en vacances.
A suivre...
La maison de Kaffrine chez Topinambours et billevesées