Autour des tonneaux des Halles de Narbonne, en ces lieux de la haute pensée politique locale, là même où volent rasades de pastis, tranches de saucissons, morceaux de pâtés, vraies rumeurs, fausses infos, bols de bière, déclarations officieuses, commentaires salaces, ras le bol de François, itou de Copé, verres de vin, histoires de cul et de scooter, fantasmes indiens, paris pascaliens, tracts électoraux et soucis domestiques; sans parler du dernier tango au Palace ( je ne garantis pas le nom tant il m’est parvenu embrouillé de déglutitions aux origines mêlées… ) et de considérations dînatoires et pressées - l’horloge pointant le midi trente de madame imposé à monsieur pour rejoindre le domicile familial; au milieu de cette messe profane emplie de tout ce que la ville produit de riens et d’utile, de vanités et de ridicules, disais je, venait, comme dans le préau d’une école maternelle une blague de Toto racontée par un bègue, la dernière escarmouche de la picochroline guerre du Net entre Jacques et Didier sur un air de « j’aime narbonne » sans tiret ou avec. Le second ayant piqué le tiret au premier pour audacieusement« coïter » le « j’aime » et « narbonne » ; ce qui, je dois le dire ici , m’a étonné d’un leader et d’une équipe dont les personnalités, du moins dans leurs apparences physiques et vestimentaires, ne montrent pas de signes particuliers qui les prédisposeraient à la gaudriole… Remarquez que chez nôtre François présidentiel, personne ne pouvait deviner non plus , sous ses allures de notaire corrézien bien en chair - costumes gris et cheveux teints - une libido aussi puissante et débridée… Ce rapt de tiret fait aussi couler l’encre du Midi Libre de ce jour, qui rapporte les propos de son commanditaire « aux anges » d’avoir ainsi, par un assaut inattendu, fait la preuve dit-il de sa « capacité gestionnaire »… Une version disons, un peu trop … pudibonde. D’autres pourraient y voir en effet la manifestation inconsciente d’un désir refoulé: l'amour passionné du rapteur pour sa victime, en la circonstance dominicale éplorée. Je ne m’étendrai pas - hum, hum ! - sur cette version des choses, pour me contenter de rappeler ici aux " beniouioui " de la chose publique que la politique est par essence et destination aphrodisiaque … Bon dimanche !