Les mains peintes

Publié le 12 mai 2008 par Politeme

C'est certainement qu'au bord de l'eau on se sent différent.

Parce qu'on voit son visage dans les rides que l'on a faites par mégarde, en posant son pied un peu trop violemment dans les bords du lac. Bien sûr des remous comme ceux-là ne peuvent pas gâcher une harmonie, ce serait trop simple, trop facile. On peut ressentir une influence passagère, dans le dos, au dessus de soi, d'où qu'elle vienne, s'en servir comme guide est néfaste. Peut-être cela relevrait-il de l'égoïsme que de se recentrer sur soi-même, mais sans questions, nous n'obtiendrons pas de réponses, et la négligence serait bien pire idiotie.

Il m'arrive de penser que je sois perdue. Pas vraiment au sens où tout le monde peut l'entendre. Il arrive ces périodes, où la vie fait se resserrer les murs, où l'on peine à passer par les portes restées entrouvertes, mais on s'y obstine, parce que c'est instinctif, c'est animal, c'est humain. Il m'arrive de trouver que cela pourrait être un bien, que finalement, je peux faire des choses exceptionnelles.

Et puis, un éclat de verre, et j'ignore cette volonté, je me retrouve face à l'autre, celle qui s'effondre devant un obstacle, qui ne se sent pas capable, qui ne veut plus déplacer des montagnes, ou même s'insurger contre l'injustice dont elle pourrait faire l'objet. Cette volonté de minable, je la hais, même si elle me conforte dans l'idée d'une totale sécurité, par l'abscence de prise de risque. Je n'y gagne rien, je me fais manger, bouffer par une vermine de paresse.

Tu m'étonnes qu'on nous laisse.