Ma petite grand-maman, voila déjà douze ans que tu n’es plus
là pour ton anniversaire, douze ans que je te souhaite bonne fête quand même,
au cas où tu m’entendrais. Douze ans que
je te souris parfois en me disant fièrement ‘’héhé, t’as vu grand-maman ce que
j’ai fait?’’ Ou que je te dis, moins fièrement ‘’J’espère que tu vois pas ça’’
en sachant que tu ne m’en voudrais pas mais que ça te ferais de la peine… Douze ans que je te parle sans savoir si tu m’entends,
que tu me manques mais que je m’habitue, que je souhaite rêver à toi sans que ça
ne se produise. Et cette douzième année,
misère qu’elle a été dure.
Tu dois avoir trouvé que je t’en demandais pas mal. Du courage par ci, de la force par là, je t'ai même demandé des câlins, des massages et des miracles je crois… Et j'ai osé te demandé de venir me chercher un
bout, mais tu ne l’as pas fait évidemment, et j’ai passé à travers heureusement. Et que tu m’aie ou non entendue, tu as
quelques chose à y voir. Car pensé à toi
ça me donne de la force. Comment pourrais-je
abandonner alors que tu as toujours été là pour moi? M’auto-laisser tomber
alors que tu ne m’as jamais lâché?
Les conversations que j’ai avec toi, que d’autres
qualifierait de conversation avec ma conscience sont parfois difficiles, comme
celles qu’on avait parfois ensemble, quand tu étais vivantes. Et comme celles-là, elles m'aident toutes à évoluer, ne serait-ce qu'un tout petit peu. J’ai jamais cessé de te parler car ça me fait
du bien… Et c’est tout ce qui importe au
fond, car je sais que c’est ce que tu souhaitais le jour de ta mort, que ceux
que tu aimes sois bien. Et je vais bien
Grand-maman, de mieux en mieux. Et je
vais toujours faire mon possible pour être heureuse malgré les épreuves, ne
serait ce que par respect pour les efforts que tu as déployés afin que je le
sois.
Tu m’as tellement donné, et j’aurais aimé que tu vives assez
longtemps pour que je puisse te le rendre au centuple, mais la vie est ainsi
faite, je ne peux pas. La seule chose
qui me reste à faire, c’est de tout faire pour être heureuse et rendre mes
Puces heureuses, comme tu le ferais si tu étais encore de ce monde. Et ma bataille n’est pas fini, je le sais
bien, la vie est une parsemé de petites et grandes batailles, mais je vais les gagner Grand-maman, une à une, comme tu l'as fait. Même si tu
avais toi-même du mal à être ce que tu souhaitais me voir devenir et que tu m’as
parlé de regrets un peu avant ta mort, tu as réussie Grand-maman, tu as fait
de moi une femme forte, qui se respecte, qui s’accepte et qui se relèvera
toujours, même quand la chute est terrible.
Je t’aime Grand-maman, merci pour tout. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx