T’as du rab de RTT fais toi relever le compteur !

Publié le 04 février 2014 par Pimprenelle2

C’est une évidence je ne travaille que pour le plaisir d’alimenter ma conversation, mon blog, ma déprime et mon masochisme. C’est une truisme, comme toute femme je ne travaille pas, je m’occupe, je regarde passer le temps … Tout comme mon employée de maison et ma concierge qui s’en sont allées pour une longue croisière sponsorisée par le Pôle Emploi. Il est donc tout naturel, que ceux qui travaillent EUX, vous bloquent une journée, pour un relevé de compteur, une réparation en urgence (sous huitaine), une livraison ou autre joyeuseté qui rend notre vie si wouahou ya d’la joie bonjour bonjour super mario,  pour un passage (éventuel) à votre domicile … entre 10 et 18h …

Prenons un exemple au hasard, qui selon la formule consacrée Toute ressemblance avec des personnes et/ou des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence. Vous tombez en panne de chauffe-eau, qui par ailleurs et par un heureux hasard se trouve être une chaudière, et c’est bien connu un bonheur n’arrive jamais seul, le vôtre s’épanouie en décembre par – 30°.

Donc vous vous levez aux aurores, chauffez de l’eau dans une bouilloire, beaucoup d’eau, beaucoup de bouilloire, cédez à la mode no poo, douche (sic) vous lavez tant bien que mal mais fermement, vous emmaillotez jusqu’à ressembler à un bébé inuit. Vous vous installez sur le canapé dans lequel vous vous êtes fabriqué un nid douillet dans des couvertures polaires, en mitaines, pour caresser Monsieur Chat, Monsieur Chat qui vous fuit au bout de quelques heures alors que vous lui attaquez la couenne avec vosgrattouillis nerveux … Vous vous êtes condamnée à l’immobilisme total, à l’attente patiente (sic), à la mise sous silence de vos envies désirs et autres banalités.

A 17h45 vous vous croyez autorisée à douter, désolidarisez de votre canapé, téléphonez . A la troisième tentative Super Mario daigne répondre pour mieux vous rappeler l’axiome de base, souvenez-vous … "il travaille lui !". Vous rongez votre frein, ravalez votre colère, et de votre voix de parfaite connasse de Boucle d’Or dites oui à tous ses grognements. Parce que la ville c’est l’enfer (faudrait envisager la campagne !), que vous n’êtes pas la seule à avoir besoin de ses services (non sa petite entreprise ne connait pas la crise !), et que là maintenant il est bloqué dans les embouteillages de fin de journée, et que sa femme ses enfants, et son chien l’attendent, et que eux ne peuvent pas attendre. Surtout le chien. D’accord, oui, d’accord. Tout juste si vous ne dites pas merci. D’accord? Mais quand alors va-t-il pouvoir passer votre sauveur ? Vous osez un timide "demain ?". Oui, demain, enfin peut-être, il verra ce qu’il peut faire, il a un gros chantier, qui bien sûr vous l’aurez deviné … ne peut pas attendre. Bref, il voit, vous pas, vous rappelle dans la journée … ou pas …

Donc vous prolongez vos "congés" … qui à n’en pas douter, à en croire la stalactite qui vous pend au nez, vont bientôt vous être payés par la Sécu.

Lendemain, vous l’aurez deviné, même scénar des aurores, bouilloires no poo douche (sic)  à 19h. Même vague non promesse, vous commencez à vous interroger au sujet de la "judiciosité" (oui sic !) de votre choix.

Le sur-lendemain pas sûr, aurores, bouilloires no poo douche … dring. Dring. Dringueeeeeeee ! Putain l’enf… de sadique de cueilleur de gonzesse au saut de douche a choisi son heure du-brave-ton-froid en peignoir de bain. Enfin il est là. Jeune, musclé, bronzé (oui en décembre !). Il tire la gueule. Vous enguirlande, vous informe que vous habitez un quatrième étage. Sans ascenseur. Vous vous engagez à lui en faire installé un pour sa prochaine visite. Il ne goûte pas à votre humour, pas plus que vous au sien. Vous le sentez, vous allez vous plaire.

A sa demande vous le dirigez vers le grand malade. Il le déshabille, se gratte la tête, vous invite à venir voir. Plus prêt. Plus prêt, lui le nez dans votre peignoir, vous dans le tas de ferraille. Vous lui dites "et alors", il répond "vous le voyez bien (?????), c’est grave", vous demandez "combien ?", ""asseyez vous faut qu’on parle !". Il vous lance un chiffre, il avait raison valait mieux être assise. Vous demandez un devis, il demande un stylo (vous remarquerez, Super Mario n’a JAMAIS de stylo !). Il soupire. Ecrit, compte, multiplie, additionne, rajoute la TVA ! Il déchire le bon rose (grrrr) vous le tend … vous lisez, comptez les zéros, lui demandez s’il plaisante. Il confirme, s’est trompé, a oublié la main-d’œuvre.

Avec un peu de chance (sic) votre visiteur (sic) sonne (toujours une ribambelle de fois) aux aurores

Et alors là vous vous surprenez à lui sourire, lui souhaiter une invasion de morpions zombies adeptes de la varape en toisons, de la grimpe du trou de balle aux couilles, des couilles au nombril, du nombril à la poitrine en remontant le long de la chaîne en or qui brille ravageant la médaille de l’OM et de la Bonne Mère, de la poitrine jusqu’au fond des oreilles, pour entonner en chœur (et faux) l’hymne du PSG.

Il n’est pas si con, il comprend, que là ça ne va pas le faire, propose une ristourne, si vous acceptez de signer le devis, s’engage à commencer les travaux illico, enfin demain, enfin au plus vite.

Voila, vous le savez vous n’êtes qu’une femme en peignoir face à un charognard ; il vous veut humiliée, vous êtes furieuse. Il vous a fait perdre votre temps, vos précieux RTT, il n’aura pas votre argent, peut se carrer son déplacement son devis vos quatre étages là où ça ne lui fera pas plaisir.

Une fois raccompagné, porte claquée, vous vous promettez de faire encadrer son papier rose de belles baguettes dorées à l’or fin, bien voyantes prétentieuses ostentatoires, pour ne jamais oublier que Super Mario peut parfois se révéler Super Connard !


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