Magazine Journal intime

Hiver toujours

Publié le 05 février 2014 par Gentlemanw

Toujours le ciel bleu, des coins de vie, la mienne, rien de nouveau depuis hier.

J'ai décidé de prendre un peu l'air en sortant de chez mon médecin, pour respirer, pour ne plus réfélchir ou du moins pour prendre du recul , un petit peu, sur ma situation actuelle. Lors de l'entretien d'hier, le seul depuis un trimestre de recherche d'emploi, j'ai eu cette question "comment vous projetez-vous dans 5 ans". Etrange quand on est au chômage depuis un an, cadre assurée de son statut et soudainement rejetée comme une non-personne. J'ai plutôt regardé en arrière, pas par nostalgie, juste pour essayer de comprendre encore. 

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Il y a cinq ans, j'avais un bon poste, le confort d'un salaire chaque fin de moi, la joie certains jours de travailler dans une bonne ambiance. Je devenais part du management, tout en conservant mes activités opérationnelles, j'avais une petit équipe composée de jeunes et de cadres plus âgés. Une envie de conquérir les clients, des produits innovants sans être magiques. A cette époque, je voyais ma fille faire ses études, lui payant un petit studio, assurant le prix de ce diplôme et surtout le bonheur de la voir trouver sa voie. Une voiture de fonction, une maison quasi payée, une vie normale me direz-vous.

Aujourd'hui, tout a changé, je ne suis plus qu'un pion perdu dans la masse gluante des fainéants, des sans-emploi, des gens profiteurs. Pas encore quinqua, active, je suis trop chère, trop expérimentée pour les postes. Je dois tricher sur mon CV pour retirer des titres ou compétences qui effraient les recruteurs frileux pour certains postes qui me conviendraient. Je jongle entre volonté et doute profond face à cette société qui m'a exclu. Désabusée pour certains postes, lentement laminée par cette situation impossible dont je ne détiens pas les leviers actifs.

Et puis les douces remarques des agences d'emploi, nulles dans leurs réponses, les petits commentaires légers qui vous réduisent à l'état de parasites. Tout s'est écroulé autour de moi, j'ai protégé ma fille, ses études, son avenir, mais moi, je n'ai plus rien.

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Plus d'économies, moins d'énergie, bientôt plus de maison, car après avoir repris un travail et ne pas avoir été confirmée à la fin de ma période d'essai, les organismes vampires de crédit ont considéré que je n'étais pas au chômage. Alors pas d'asssurance valable à leurs yeux, j'ai payé avec mon indemnité de chomeuse, puis maintenant je suis étranglée.

Alors me projeter dans cinq ans, mais c'est maintenant que je dois choisir. Vendre ma maison, pour aller où sans emploi, ou pire encore. Est-ce que la clause décès fonctionnera pour les assuraces des crédits, je vais le demandez à la dame qui me relance chaque jour.

Enfin, je suis rassurée, dans le centre-ville, s'installent de larges devantures pour de nouvelles banques, à défaut de petits commerces, d'artisans ou de jeunes entreprises. Notre monde serait-il devenu fou ? et quand saura-t-il dans 5 ans ?

Je marche vers mon avenir sous ce ciel bleu, avec un peu de vent dans mes cheveux roux.

Nylonement


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