5 fois par semaine, de 4h du matin à 13h, en intensité physique aussi sévère que 6 à 7 heures d'entrainement en salle.
Quelques fois je me couche en après-midi mais pas toujours. La vie de tous les jours, mes traductions, l'amoureuse, les kids, le hockey de l'un, la danse et les devoirs de l'autre, les attentions à la grande qui se dit veuve, la vie quoi! entre en ligne de compte.
"T'as l'air fatigué, Hunter. Travailles tu toujours chez Rye & Die?" m'a demandé un voisin.
Yip
& I die.
C'était mon anniversaire mardi, qu'on avait célébré le samedi précédent. Parce que justement, Monkee, notre fils, allait être absent, Punkee, notre fille, aussi de 17h30 à 19h00 et l'amoureuse arriverait vers 18h30 à la maison ce soir-là. De plus, ce serait le 5ème jour de ma semaine de rythme mongol et je serais au sommet de ma fatigue. Ce que j'ai été ce jour-là.
Je continuais donc la tradition sans vraiment y avoir réfléchi. C'était l'instinct du sang familial.
L'amoureuse, convaincue à tort que je trouverais ma journée d'anniversaire plate, se démenait pour la rendre agréable:
"Qu'est-ce que tu veux souper? dis-moi ce que tu veux, je vais te le donner"
"J'ai pas faim, honeybee...je suis crevé..."
Finalement j'ai cédé pour quelque chose que je savais que le trio que nous étions aimerait: de simples sushis.
Mais fatigue aidant, j'ai mangé plus ou moins distraitement tout en jetant un oeil à la télévision sur le match des Canadiens, club que je n'écoute plus en raison de mon horaire de hibou. Et sans m'en rendre totalement compte, j'ai enfilé entre mes dents et jusqu'à mon estomac une motte complète de wasabi...
Cette bouteille n'étant pas suffisante, j'en ai prise une autre dans le frigo, aussitôt la première terminée. Comme c'était deux bouteilles de vin rouge j'ai eu le hoquet presque tout de suite. Deux bouteilles de rouge coup sur coup n'atténuaient pas l'incendie dans ma bouche et je calais un 2 L de Pepsi, terminant sur le plus gros rot de l'humanité, désolant les deux filles et enlevant toute forme de classe à la soirée.
Même la chatte a fui à toute jambe.
Après avoir survécu à tout ça, ma langue ayant maintenant la texture du bacon, j'ai pris une douche ne serais-ce que pour changer ce linge tout suintant, l'amoureuse avait préparé dans la courte pause, l'option gâteau.
Je l'ai vomi pendant trois jours.
Depuis cette initiation dans une rue de la côte Salaberry en 1983, chaque fois que mon corps détecte indice de café, tout remonte et je vomis aussitôt ingurgité. C'est psycho-somatique.
Vous me voyez venir, non?
C'était de toutes les couleurs...
Je sais, je vous écoeure.
Je suis déchargeur.
Et Jones, du foie jusqu'au menton.