Ma semaine commence et pourtant je la ressens comme différente, un coup d'oeil à mon agenda, une dernière vérification. Le rendez-vous est bien en début d'après-midi, j'ai pris ma journée.
Et si souvent j'ai rêvé de rester au lit un lundi matin, au lieu de courir derrière mon bus, vers mon bureau, ce matin, je ne dormais pas. En buvant mon café, en croquant une tartine, je regarde la rue, les passants qui justement vont et viennent à leurs occpuations, à leurs obligations pour le travail ou pour en chercher. Eux ont un lundi standard, ce jour qui suit le dimanche d'un week-end tranquille.
Moi, j'ai le moral dans la sphère des doutes, depuis jeudi dernier, et les jours précédents, des douleurs, des nausées, un inconfort anormal alors que je vais si bien, que je suis heureuse en famille, en couple et même avec ce nouveau poste. Mais la fatigue et puis ce quelque chose, je l'ai détecté par hasard, une boule, un point dur, là en retirant mon soutien-gorge, en voulant glisser une nuisette avec balconnet. Une différence non pas de ma peau, non pas superficielle, mais bien une chose présente, indélicate qui m'a fait préféré un tee-shirt. Jeudi le médecin m'a palpé, a trouvé aussitôt un créneau entre les différentes échos et radios du jour dans le bâtiment annexe. Il avait l'air inquiet. Son diagnostic est vite tombé, je suis restée dans la chaise, stupéfaite même si je venais pour être rassurée. Malheureusement ce ne fus pas le cas, ce fus l'inverse.
Mais c'est ainsi que je repoussais aussi ce délai pour ne pas savoir, une futile approche de la santé, je vous l'accorde. Mais comme souvent, cela n'arrive qu'aux autres. Me voilà donc devant mon agenda, mon manteau et mon sac à main. le poids de cette nouvelle me pèse depuis plusieurs jours, je vais à la clinique pour un examen plus approfondi, une possible biopsie suivra peut-être.
Je marche dans la rue, je me dirige vers ce lieu qui finalement me déplait soudainement. Je suis encore dans le refus, dans le doute profond, dans les larmes intérieures qui ne sortent pas encore. Moi, trentenaire presque quadra, je ne peux y croire, c'est symbolique, j'ai feuilleté Rose Mag que j'avais pris dans la salle d'attente, plein d'informations. Il y a toutes les femmes, tous les âges, et toutes les situations, aucune n'est prête à cette mauvaise nouvelle. Chacune l'ajoute à sa vie, à son corps, à son parcours. J'ai beaucoup appris sur le sujet, je refuse pour autant et au même instant je revois le visage de mon gynéco.
La porte coulissante, l'accueil, cet univers froid et aseptisé, un ascenseur, mon rendez-vous.
Une petite angoisse !
Nylonement