Quand je m’ennuie dans le train, j’observe le spectacle fascinant de mes co-voituriers.
Un haut noir, col V offrant au regard la naissance de ses seins, une bretelle de soutien-gorge fuchsia et une constellation de grains de beauté. Elle chewing-gomme. Armée d’une pince et d'un geste méticuleux, elle épile ses sourcils. Schlak. Rictus de douleur. Schlak. Nouveau rictus. La séance achevée, elle se saisit d’un rouleau adhésif anti-peluche ou poils de chat et le fait rouler sur son haut noir, chassant les sourcils échappés de leur arcade. Elle troque son miroir ordinaire pour un miroir de poche Hello Kitty™ incrusté de brillants et se maquille. Le fond de teint fond sur la peau, la poudre vole sur le haut noir qu'elle n'oublie pas d'épousseter, le mascara arque ses cils, un crayon rose bonbon dessine ses lèvres. Indifférente à ma fascination, elle parachève le tableau d'un pschiiiiit, échantillon de parfum Chanel qui dégouline sur son cou.
Musique dans les oreilles, elle joue à Candy Crush sur son iPad.
J'ai comme envie de me couper les ongles de pieds à la barbe (épilée) de ma voisine de TGV.