Bonsoir papa!
Il y a six ans, on venait d’annoncer à maman ton départ.
Joce et moi, on avait bu du vin juste avant, pour se donner du courage.
C’est Joce qui lui a dit pendant que j’étais à la toilette. J’ai entendu à travers la porte, soulagée que ce fût enfin dit.
Je crois que c’est là que ça s’est empiré pour maman. Comme si son cerveau n’en pouvait plus. Elle croyait que c’était son père à elle qui était décédé. Pourtant, grand-papa était mort depuis bien longtemps.
Le cerveau sait quand se détraquer.
Non, je ne vais pas sombrer dans la tristesse de cet événement.
Aujourd’hui, je prends ça comme une occasion pour te piquer une petite jasette. J’aimerais te rappeler que j’ai toujours besoin de conseils et que je ne suis pas près d’arrêter de t’en demander.
Tu as certainement vu la toile que j’ai achetée pour amasser des fonds pour Centraide.
L’aimes-tu?
Je l’ai achetée à ta mémoire.
Quand je la croise du regard, je souris. Je pense à toi et aux « boxers » de satin gris couverts de Smileys jaunes pétants dans lesquels tu as traversé de l’autre côté. J’espère que St-Pierre n’en a pas été offusqué !?!
Pendant qu’on y est, pourrais-tu dire au grand responsable de l’hiver que ça commence à faire, le fret là!
Je ne sais pas si tu suis encore les nouvelles. De quoi chialer pour une couple de décennies!
Là aussi, tu ne connaîtrais pas, par hasard, quelqu’un de chez vous qui pourrait envoyer en bas une p’tite poudre de la jugeote et d’intelligence, eh… bien… pas mal partout sur la Terre?
Puis, la maladie et les malheurs, on peux tu lâcher ceux qui n’ont rien fait puis s’attaquer aux bandits, surtout ceux qui nous volent en pleine face pis qui ne se font pas jeter en prison! S’il y a un quota de maladies et de malheurs à donner par année, avec la gang de bandits qui se promènent libres dans les rues, ça devrait donner un peu de répit à ceux qui sont bien honnêtes.
Oups, je vois l’heure passer. Il faut que je trouve les derniers papiers d’impôts pour clore la succession de maman. Date limite : 14 février 2014.
Je vais devoir te laisser, mais pas avant de t’offrir une petite chanson que tu aimais beaucoup.
Non, c’est pas Nanette Workman. J’y ai pensé, mais j’ai trouvé autre chose. Un autre genre.
Voici donc, en cette journée anniversaire de ton départ, il y a 6 ans, la chanson de Vickie Léandros, Le temps des fleurs.
Je t’aime.
À+
Gin
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