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Insomnia

Publié le 14 février 2014 par Paulo Lobo
InsomniaJ'écoute les sons, ils coulent lentement, s'insinuent dans ma tête, je les laisse couler, ils me font du bien.
J'aime ce qui me fait du bien, je ne sais pas, ça a l'air bête, tout simple, mais je ne suis pas cynique, même pas amer, j'aime ce qui me fait du bien.
Un jour, cette nuit sera passée, je l'aurai oubliée, à tout jamais, je serai sur les chemins, d'un beau matin d'azur, pur et émouvant.
La musique me fait du bien, ces gens que je ne connais pas, peut-être déjà morts, me donnent des notes douces et aimables.
Personne n'est là, c'est le grand espace vide, les rues désertes, je me rappelle les rues désertes, agrippées à une nuit insondable, une nuit qui m'avait enlevé toute velléité de fuite.
Il me semblait que c'était inutile et vain, que je serais rattrapé par les gardiens, que le châtiment serait pire encore.
que tout ce que je pouvais imaginer
Alors je marchais, le coeur haletant, je scrutais portes et fenêtres, espérais une voix, un visage, un mot amène, dans le meilleur des cas. Un sourire ami.
Mais rien.
J'étais seul.
Et vaurien.
Le monde entier semblait inhabité.
Je sentais grandir en moi la bête affamée. Un grondement sourd et terrible. Je luttais pour l'empêcher de me sauter à la gorge.
L'ennemi intérieur. La forteresse assiégée par celui-là même qui était censé la protéger.
Je perdais le contrôle. La nuit m'engloutissait dans sa gueule béante. Il ne me restait plus que la parole, les phrases lâchées à tout vent.
Je me ruais sur les mots et je leur fis la peau, je m'acharnais, les écharpais, les écorchais, les secouais dans tous les sens, je m'épuisais, voyais s'éteindre le dernier souffle d'espoir. Voyais s'effondrer mon être et avoir.
      

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