Notre amour…

Publié le 14 février 2014 par Dodo44

Notre amour nous vire à l’envers et nous vire à l’endroit. Il nous pousse à bout, nous exaspère et nous comble de joie. Il prend plus de formes que l’on peut en imaginer. Aussi imprévisible que la météo, il est de notre cœur le maestro.

De sa baguette, il accorde notre pouls au rythme des nuages et des éclaircies.

Notre amour nous fait perdre la notion du temps. Il éveille nos sens. Amplifie les odeurs. Avive les couleurs. Ajoute un exposant à nos heures. Il raccourcit nos nuits. Nous distrait du travail. Transforme notre sérieux en jeux buissonniers.

Et on l’aime quand même.

Notre amour découvre avec nous les pics et les creux de la vie à deux. Partage nos jours maigres, nos jours gras. Nous rend parent. Saisit nos angoisses. Il goûte à notre buffet émotionnel. Expose nos travers. Nous teste les gonds.

Et il nous aime quand même.

Notre amour nous bave dessus. Ne fait pas ses nuits. Perce des dents. Dit papa et maman. Nous inquiète à l’excès. Nous fait pleurer de fierté. Étire l’élastique de notre patience. Il nous enseigne la vraie nature du détachement. Est un adulte maintenant.

Et on l’aime quand même.

Notre amour a perdu l’attrait du début. Alors qu’un autre nous donne des frissons, il nous comprend. Et tourne la page sereinement. Se crée une nouvelle relation. Gardant avec nous un lien plus virtuel que réel.

Et il nous aime quand même.

Notre amour nous donne la vie. Et la mort en contrepartie. Il nous parle de péché et de pardon. Nous vend une croisière pour l’infini dont personne n’est revenu jusqu’ici. Il fonde tout sur la foi. Enveloppe de mystère son côté lumineux.

Et on l’aime quand même.

Notre amour cache nos secrets dans sa peluche. Jappe ses peurs. Adore les promenades. A le don d’attirer les caresses. Ronronne de bonheur. S’étire les ailes. Fait le beau garçon. Il endure nos humeurs. Tolère nos absences.

Et il nous aime quand même.

Notre amour paraît stérile au printemps. Pourtant, à l’été, il éclate de beauté. S’épanouit. Fleurit. Devient follement fertile. À l’automne, il jaunit. Rougit. Flétrit. Vole au vent. Puis en hiver, se couvre de blanc.