La solitude est un monstre difforme qui se nourrit du passé.
S’insinuant dans nos blessures à peine refermées, ce mal mauve, comme ultime promesse de mélancolie, frappe à ma porte au moment le plus cynique.
Celui où l’on crèverait pour une étreinte de chaleur, et où ne sourit toujours pas cette lueur.
Alors le monstre n’en fini plus d’enfler, dépeçant nos souvenirs, déterrant le spleen des jours heureux, et de ceux qui ne sont pas venus, se gavant de la complicité d’antan.
Parfois nous parlons. Comme parlent deux détenus d’une même cellule. Je la déteste. Mais elle ne bouge pas. Elle reste là à me regarder goguenarde. J’essaie de faire avec pourtant. Mais on n’apprivoise pas sa solitude. Pas plus qu’on se défait de soi même.
Et elle fini par retarder ma lente fuite. Me grignote les envies et les petits plaisirs du quotidien. M’éloigne de mon seul salut, mon espoir, ma quête. L’amour.