La Sainte Lettre de l'IPHB

Publié le 21 février 2014 par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Il y a 20 ans, Dieu est descendu sur le Haut-Béarn. 

Une âme pieuse béarnaise m’a envoyé la lettre de l’institution Patrimoniale du Haut-Béarn n° 10 de novembre 2013. Ce journal papier de 4 pages A3, publiée à 7.500 exemplaires quand même, est éditée par le Saint Dicat Mixte du Très-Haut-Béarn et dirigé par Saint-Jean de Lassalle. C’est bien sûr l’IPHB qui paie cette “communication”, enfin c’est les français…

L’expérience de presque 20 ans a démontré toute l’inutilité de l’IPHB pour le territoire grâce à son mode de financement particulier

A la lecture, ce journal de "propagande pas très morale" n’a rien à envier à la PRAVDA des années de guerre froide.

En cette période de crise du bilan (dite "crise de l'inutile audit externe") pour l’IPHB, l’heure est visiblement à la justification. Les résultats n’étant pas là pour faire taire les impies détracteurs, et n’apportant pas de quoi justifier la poursuite du financement des chaudières de l'enfer, ce goufre à subsides qu’est l’Institution Pas Très morale du Haut-Béarn, il faut convaincre de l’utilité de l’IPHB avec des phrases patrimonialisées en langue ipéhachebé garantie 100%, sous peine de disparition (pour cause de saine gestion imposée ou par un courageux hara-kiri égo-patrimonial?).

Tous les “Présidents de commissions” et autres pontes que compte le grand machin ollagnonesque, fossoyeur de l’ours en Béarn, ont été priés d’y aller de leur petits laïus d’autosatisfaction stalinienne et de plaintes de vierges béarnaises effarouchées contre les méchants du Conseil Général et autres pouvoirs locaux, trop regardant à l’usage que fait l’IPHB des deniers publics.

J'y reviendrai dans une note suivante.

"Un mode de gestion qui a fait ses preuves"

En page une, dans un encart intitulé “Un mode de gestion qui a fait ses preuves”, l’IPHB présente un bilan uniquement quantitatif comme preuve de son efficacité. L’important ce sont les nombres. Pas le nombre d’ours, non - le mot ours est absent de ce journal - mais les quantités ubuesques qui montrent l'importance des palabres interminables, peu importe le résultat final : 111 réunions du "Conseil de Gestion Patrimoniale" (avec des majuscules s’il vous plait) pour 4.352 participants! 131 réunions du “Syndicat Mixte” pour 2.894 participants. (Il doit y avoir un employé de l’IPHB qui travaille à temps plein pour quantifier toutes ces choses importantes à l’heure des bilans quinquennaux), 1.036 délibération dont 88% à l’unanimité générale! Et le tout avec zéro recours en justice (et aussi zéro ourse, zéro prédation, zéro reproduction). Que de beaux chiffres pour d'aussi beaux résultats!)  Gloire au Dieu Ollagnon, à son Saint Testament patrimonial et à ses diciples Saint-Jean, Saint Hervé, Saint-François…, Dieu me pardonne, j'en oublie!
Après cette scéance de “Gloria in excelsis” vient le sermon, la prêche, et c’est le père François (Bayé), 1er vice-président de l’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn qui s’y colle. Combien y a-t-il de vice-président et autre postes honorifiques à l’IPHB?

“Les particularités de la gestion « en bien commun » sont telles qu’elles échappent parfois aux experts classiques de l’évaluation des politiques publiques.”

Du haut de sa chaire de vérité, le Saint-Homme entame sa lirique mobilisation des valléens d’Ossau, d’Aspe et de Baretous : les valléens les plus subventionnés de France, ce qui ne les empêchent pas de bailler (Bayé). Remarquez le lyrisme naturel de la langue ipéhachebé, parlée uniquement dans cette partie du Haut-Béarn enclavé.
François Bayé (entre guillemets, je cite...) :

"L’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn a été créée pour redonner espoir en l’avenir, a nos vallées et montagnes, en replaçant les femmes et les hommes au cœur des décisions. les élus et les habitants ont « repris la main» sur leur territoire avec un nouveau mode de gestion qui s’appuie sur la décentralisation et la responsabilité de chacun.
Depuis presque 20 ans, nous avons retrouvé notre place aux côtés de l’état, du Département et de la Région pour « faire ensemble ». Et beaucoup a été fait! Grâce à toutes ces volontés, à toutes ces énergies et grâce aux financeurs : malgré les grandes difficultés liées au contexte national, l’état, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et le Conseil Régional d’Aquitaine ont toujours apporté leur appui et répondu à leurs engagements. Grâce à eux, le pastoralisme est revitalisé, les conditions de vie et de travail des bergers sont améliorées, les produits agricoles sont de mieux en mieux valorisés, les contraintes règlementaires ont pu être respectées, de nouvelles solutions ont été trouvées pour continuer à entretenir nos forêts et à conserver nos entreprises locales, nos gaves peuvent être suivis et soignés , l’eau de nos sources de nontagne protégée… “

Ici se termine la description du paradis terrestre haut-béarnais créé, cela va de soi, par la Sainte Institution Patrimoniale. Vient ensuite la description des difficultés causées par les diaboliques manigences des autorités incultes, impies zé athées.

"L’expérience de presque 20 ans a démontré toute l’utilité de l’IPHB"

“Mais nous sommes de plus en plus souvent en difficulté en raison, il faut le dire, d’une politisation des relations. Nous sommes actuellement confrontés à une situation inédite, particulièrement délicate et incompréhensible, concernant le bilan d’étape des actions de l’IPHB.
En effet, un bilan externe de fin de plan par appel d’offres international est prévu par les fondements de la Charte qui régissent le foncionnement de l’IPHB. (NDLB: La sauvegarde de l’ours aussi était prévue, mais le linge sâle des 3 vallées paradisiaques se lave patrimonialement et uniquement entre les murs de l'église: la maison des vallées à Oloron-Sainte-Marie mère de Dieu, la bien nommée)
Ce bilan doit être confié au Conseil de Gestion Patrimoniale. Pourtant, l’état, le Conseil Régional et le Conseil Général « se sont accordés» (NDLB : péché mortel!) pour que cette étude soit confiée au seul Conseil Général. Et il a déjà recruté un bureau d’études. Ce bureau d’études serait donc imposé à tous les autres membres de l’IPHB !
Les particularités de la gestion « en bien commun » sont telles qu’elles échappent parfois aux experts classiques de l’évaluation des politiques publiques. Nous savons aussi par expérience que les cabinets d’études sont souvent plus attentifs aux souhaits de celui qui les paie. (NDLB: Au diable les big five et autres bureau de consultants corrompus, ces marchands du temple qui ne travaillent que pour satisfaire leurs clients, non sans les vider avec compétence là, de leurs précieux sesterces publics!)
“Nous nous battons (NDLB: Ils se battront jusqu’à la mort, porte d’entrée d’une nouvelle vie dans la gloire de Dieu et loin de ce monde cruel et perdu, avant l'installation de nombreuses Institutions patrimoniales dans les territoires) car l’expérience de presque 20 ans a démontré toute l’utilité de l’IPHB pour le territoire grâce à son mode de fonctionnement particulier (NDLB: financement particulier?) , respectueux de tous ses membres.

Au commencement était le Verbe. Voilà le Message Divin, celui que le lecteur français de base doit retenir : l’IPHB est utile au genre béarnais! Gloire et Vie éternelle à Sainte Institution Patrimoniale du Haut-Béarn. N’écoutez pas les messages du vilain qui vous disent le contraire. Fidèles d’entre les Fidèles, suivez la voie, suivez le chemin dicté par Saint-Jean et Saint-Henri, nos glorieux serviteurs du Béarn, terre élue parmi les terre pentues! Ecoutez la parole de l’IPHB et de ses Saintes Ecritures, dont cette lettre n'est qu'un des évangiles. Continuez à financer les disciples dévoués qui oeuvrent dans l’adversité, l’abnégation et le dénuement le plus complet, les Saints Hommes!

"Et cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations ; et alors viendra la fin." (Matthieu 24:14 )

Pour conclure son sermon, le père François, après avoir affirmé l’utilité de l’IPHB, démontre l’inutilité des ennemis de la Sainte-Institution. Un bilan externe, pour quoi faire? Dieu n’a t-il pas déjà créé le Saint-Bilan-Patrimonial, "le jugement dernier"? Ne sommes nous pas parti sur les routes pour répandre la bonne parole dans tout le pays élu?

“Nous avons déjà réalisé un bilan interne qui a été validé par le Conseil de Gestion Patrimoniole et voté à l’unanimité par le Syndicat Mixte. Notre équipe s’est déplacée dans les 21 commules pour le présenter en réunion publiques. Nous souhaitons maintenant avancer pour construire tous ensemble et dans la sérénité notre nouveau projet de territoire, tout en respectant nos textes fondateurs.”
François Bayé
1 er Vice-Président de “institution Patrimoniale du Haut-Béarn   

 Amen.
Et faites moi penser à modifier le texte fondateur à l’occasion, histoire qu’on ne nous rabâche plus les oreilles avec ces histoires d’ours, cette bête démoniaque qu’on croyait avoir définitivement fait tomber de son piédestal payen.

En HAut-Béarn, nous l’avons remplacé, à grands frais il ets vrai, par le Saint-Berger, le Pâtre qui guide et protège ses brebis..., euh non, enfin l’éleveur quoi.

Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des estives d’herbe fraîche,  il me fait reposer.

Alors oui, laissons-nous conduire sur le juste chemin par la Sainte-Institution-Patrimoniale béarnaise pour l’honneur du Dieu, trois fois saint, et n’ambitionnons qu’une seule chose: habiter la maison du Berger durant toute la durée de nos jours d’estives.

Confessez-vous, pauvre pécheurs !

L'IPHB confesse tous les dimanches entre 10h30 et 11h30 à Oloron. Prévoir un petit quelque-chose pour la caisse des éclésiastiques de l'Institution (ou un produit local pour le buffet montagnard pour les plus pauvres). Pour les enfants, c'est gratuit, héhéhé ! Gamin, reviens gamin !

Comme pénitence, pour tout le monde, répétez 10 fois la Sainte Parole, donnée, reprise et non tenue du Député Maire Jean Lassalle, Président de l'IPHB, la Sainte Institution Patrimoniale du Haut Béarn:

«Tous les experts sont d’accords. Le petit cheptel d’Ours qui nous restait est entrain de disparaître. Il en reste 5 ou 6 spécimens. Ils sont pratiquement dans l’incapacité de se reproduire et s’il n’y a pas une intervention humaine, ils disparaitront. Cela les pyrénéens ne le veulent pas. Ils ne le veulent pas.

C’est la raison pour laquelle, nous avons décidés de renforcer. Et il faut faire revenir des femelles. D’où voulez-vous que nous les fassions venir ? Nous ne sommes pas raciste pour les hommes, nous n’allons pas l’être pour les ours, hein, vous le comprenez bien. D’autant que ramener un peu de sang extérieur, cela à toujours fait du bien à un peuple, et je pense que pour les ours, ce sera pareil.

Donc nous allons aller chercher une belle fille, probablement du côté de la Slovénie, mais cela, je laisse le soin aux experts de nous dire qui sont les mieux adaptés pour s’accoupler avec les ours des Pyrénées »

"Allez donc et faites des disciples de gens d’entre toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et de l’esprit saint, leur enseignant à observer tout ce que je vous ai commandé. Et, voyez, je suis avec vous tous les jours jusqu’à l’achèvement du système de choses. ” (Matthieu 28:19,20)

Parole donnée

Dieu semble bien être un imposteur ! Saint-Jean de Lassalle, assis à cause des cloches qu'il a aux orteils, vient d'écrire une lettre au préfet de Massif :

" (...) Sur le dossier particulier de l’ours brun, qui fait à lui seul l’objet d’un chapitre malgré les très nombreux et importants sujets que vous avez décidé d’aborder, je constate qu’à l’occasion du rapport du Muséum d’Histoire Naturelle, qui a déjà été largement commenté dans les médias, le débat sur l’ours rebondit à nouveau.
Je vous demande de bien vouloir porter à connaissance des membres du Comité de massif que je partage en tous points la position de mes collègues parlementaires exprimée par la voix de la députée Jeanine DUBIE.
Je veux vous dire mon inquiétude quant à l’évolution des conditions d’existence qui ne sont plus que de subsistance, de nos bergers, vachers et éleveurs de montagne ainsi que de nos forestiers, pour le peu qui ont résisté jusque là.
Aussi, face à un tel contexte, je suis convaincu que le Comité de Massif et ses membres auraient certainement des travaux plus urgents pour nos Pyrénées que de rentrer à nouveau dans cette polémique aussi stérile qu’inutile qu’est l’introduction de nouveaux
prédateurs dans nos Pyrénées."

Que le jugement dernier s'abatte sur les imposteurs et nous protège de l'institution patrimoniale du Haut-Béarn. Que l'IPHB coule comme elle a coulé l'ours des Pyrénées, qu'elle brûle comme est a brûlé les deniers publics, sa parole et l'espoir de conservation du patrimoine béarnais, pyrénéen et français, le Pé Descaous, Martin, le va nu-pied, Artza, Cannelle, Papillon et leurs ancètres...

Et je promet de retourner à confesse le jour ou l'IPHB mourra par suicide, par décapitation ou par lapidation publique, car c'est vrai, je le confesse, j'ai lançé la première pierre !