Quand des visiteurs viennent nous voir en Inde, on les emmène dans les « beaux » endroits, histoire qu’ils reviennent (ou au moins qu’ils se cassent pas en courant)… C’est ainsi que je suis retournée récemment au Kerala…
En Inde il y a un dicton « Work hard, Party hard », genre « Travaille dur et fais la teuf à fond ». J’ai donc profité d’être dans le sud pour aller voir la pointe de l’Inde, Kanyakumari. On m’avait demandé plusieurs fois si ça valait le coup et c’était l’occasion ou jamais d’aller vérifier par moi-même !
Voilà donc qu’après 6 heures de train de nuit (Cochin-Nagercoil), je me retrouvai à 5 heures du matin sur un quai de gare en train d’essayer d’ouvrir les yeux, capter un rickshaw et partir pour Kanyakumari… Arrivée sur place nous trouvâmes un hôtel sympa – pas de fenêtre, peinture jaunasse, propre à part des bouloches de poussière et de cheveux morts mais avec la télé !! A peine le temps de se laver les dents, nous nous dépêchâmes d’aller voir le lever de soleil. L’intérêt d’être à la pointe de l’Inde c’est en effet de pouvoir voir le coucher du soleil ET le lever !! Petite balade sympa sur une jetée, un ciel couvert et finalement le soleil qui sort !!
Mes pas se firent traînants sur le retour… Après un stop dosa (les crêpes locales), mon lit m’accueillit à bras ouverts (je m’inquiétai quelques instants du fait qu’il puisse y avoir des rats dans la chambre) mais la fatigue eut vite raison demes craintes !
Trois heures plus tard, ragaillardis, nous nous mîmes en quête du ferry pour rejoindre le rocher dans la mer au bout de la pointe. Comme le matin au lever du soleil, nous n’étions pas les seuls à avoir cette idée : la queue faisait plusieurs centaines de mètres ! Heureusement il y a un système : au lieu de payer 34 roupies, tu peux en débourser 167 (2€) et griller toute la queue ! Alors certes c’est pas très égalitaire mais quand il fait 35 degrés et qu’il y a des milliers d’Indiens, ça ne dérange pas très longtemps…
Nous fîmes le tour du rocher, visitâmes le mémorial du saint Vivekananda dont je ne sais rien si ce n’est qu’il a médité trois jours sur ce roc et nous repartîmes déjeuner.
Il s’avéra ensuite que nous avions à peu près fait le tour des activités de Kanyakumari !! A part le musée de Vivekananda et quelques églises… Et comme c’est une ville de pèlerinage, c’est blindé de monde, d’hôtels pas chers, et de bouffe quelconque… Il n’en fallut pas plus pour décider de mettre les voiles et rejoindre Trivandrum plus tôt que prévu (à savoir le jour-même au lieu du lendemain !). Et tant pis pour le coucher du soleil !! Après tout on l’a tous les jours sur Juhu beach depuis la fenêtre du bureau !
Le (seul) chauffeur de taxi qui voulut bien nous emmener s’avéra un fieffé escroc (2 000 roupies pour 80 kilomètres !) et nous prîmes donc le train (20 roupies chacun) ! Perso j’adore le train. Y a de la vie. Les paysages sont magnifiques. Y a du vent. J’aime moins quand on reste coincés des heures pour laisser passer les autres trains mais bon, faut s’avoir être patient ! Il nous fallut donc 4h30 pour couvrir les 80 kilomètres et débarquer dans le capharnaüm de Trivandrum (la plus grande ville du Kerala). Capharnaüm exacerbé par le bordel du festival Attukal Pongala – un festival pour la déesse Devi qui a été enregistré au Guiness des records pour le plus grand rassemblement de femmes au monde et qui fait l’heur des marchands de pots en terre (remplis de riz et de sucre de palme pour faire offrande) et qui jonchent les rues (y a des montagnes de pots partout !!).
Notre rickshaw, un fou furieux, se fraya un chemin et nous taillâmes la route jusqu’à la plage de Kovalam. Un genre de Goa en plus organisé : avec une belle promenade et tout, des vendeurs de pacotilles qui font pas chier (à savoir qu’ils dégagent quand on dit non), de la bonne bouffe (ah le beef fry du restaurant The Beatles !), des traitements/massages ayurvéda à gogo et une belle mer !! Que demander de plus ??
La fin de notre voyage illustre mon adage : « Le problème en Inde c’est que tu peux te trouver un paradis et t’y détendre, le retour pour rentrer chez toi te flinguera toute ta quiétude. » Et ben PAN !! 1h10 pour faire les 12 kilomètres qui nous séparaient de l’aéroport le lendemain. Nous arrivâmes littéralement 3 minutes avant que le guichet du dernier vol pour Mumbai ne ferme ; et j’avais littéralement les nerfs en vrac !!
Paye ton week-end !! 24 heures de transport en 48 heures, 1 bus, 2 trains, 2 rickshaws, 2 avions. Mais je suis rentrée chez moi plutôt fraîche (et plutôt très rouge) et ravie !!
Allepey, Kumarakom, Kovalam, Kanyakumari - Feb 2014