J'écris depuis des années, de façon sporadique, un roman que j'appelle pour l'instant Cat. C'est le premier texte que j'ai écrit de façon sérieuse, et il reste encore aujourd'hui le plus avancé de tous mes débuts de livres. Je compte bien le finir un jour... Mais je n'ai pas toujours le temps, et j'ai tendance à me disperser entre toutes les idées de nouveaux textes et fanfics qui me viennent régulièrement.
Je vous propose en exclusivité différentes versions du même extrait du début de Cat, avec bien sûr un certain nombre d'évolutions depuis mes 14 ans ;p. L'extrait en question n'est d'ailleurs pas situé au même endroit selon les versions, puisqu'avec le temps j'ai aussi restructuré le tout.
1ère version : 2005-2006 (incipit)
"Je m’appelle Cat. Enfin, c’est comme ça que je me fais appeler. Jusqu’à mes 16 ans, j’étais Catherine Douglas, la fille d’un avocat célèbre et de la fille d’un industriel important. Quel beau CV ! Et quelle chance d’habiter dans une si belle villa à Richmond, en Virginie, de porter de si beaux vêtements, d’avoir tant de domestiques, d’aller en vacances en Europe ou en Floride !
Mais je n’étais pas heureuse. La cigogne a dû faire une erreur de livraison, car je n’aurais jamais dû atterrir dans cette famille de cinglés qui ne pensent qu’au pouvoir et à l’argent. A quoi ça sert d’être si riche si c’est pour garder son fric bien au chaud et ne le sortir que pour se payer toujours plus de luxe ?
Mes parents n’avaient jamais fait très attention à moi, enfin, disons qu’ils veillaient à ce que mes notes soient correctes et qu’ils m’engueulaient quand je faisais des conneries. Mais ce que je leur reprochais surtout, c’était de ne pas me connaître, et de ne jamais avoir essayé en fait. Ils n’avaient aucune idée de ce que je pouvais aimer ou détester, du nom de mes amis, de mes passions… Nous vivions sous le même toit, c’est à peu près tout ce que nous avions en commun…"
2ème version : 2009-2011 (incipit, puis passage après un flashback)
"Je m’appelle Cat. Enfin, c’est comme ça que je me fais appeler. Il y a des lustres, j’étais Catherine Douglas, fille d’un célèbre avocat et de la fille d’un industriel important. Quel beau CV ! On entendrait presque le « il était une fois »... Quelle chance de vivre dans une si belle villa à Richmond, Virginie, de porter de si beaux vêtements, d’avoir des domestiques, de partir en vacances en Europe ou en Floride, de ne jamais avoir eu à me soucier du prix de quoi que ce soit !
Mais la cigogne devait avoir picolé sec le jour de ma naissance, car je n’aurais jamais dû atterrir dans cette famille de cinglés qui ne pensent qu’au pouvoir que donne l’argent, et à l’argent qu’apporte le pouvoir...
Mes parents n’avaient jamais fait très attention à moi. Disons qu’ils veillaient à ce que mes notes soient correctes, et me punissaient une fois que j’avais fait une connerie. Mais ils ne me connaissaient pas. Ils n’avaient jamais essayé, en fait. Ils ne savaient rien de mes goûts, de mes fréquentations, de mes aspirations... Nous ne faisions rien ensemble ; ils n’avaient jamais été là quand je rentrais de l’école, ne m’avaient jamais accompagnée nulle part – pour cela, il y avait nos chauffeurs. Nous vivions sous le même toit, mais c’est à peu près tout ce que nous avions en commun."
3ème version : 2013 (après un flashback)
"Cathy soupira en comprimant dans sa main le post-it laissé par sa mère sur le frigo, avant de le jeter vers la poubelle à l’autre bout de la pièce. « Rentrerons tard, pizza au four. » À se demander pourquoi Lynn prenait la peine d’écrire ces petits mots. Croyait-elle sa fille assez naïve pour les attendre ?
Et dire que certains l’enviaient. Catherine Douglas, fille d’un célèbre avocat et de la fille d’un grand industriel, elle-même responsable d’une fondation reconnue. Un vrai conte de fées. Une si belle villa à Richmond, Virginie, de si beaux vêtements, de si dociles domestiques et de si luxueuses vacances en Europe et dans les Hamptons. Une vie passée à ne jamais se soucier du prix de quoi que ce soit.
Cathy soupira une nouvelle fois en atteignant sa chambre, s’exaspérant elle-même à s’apitoyer sur son sort. Elle balança son sac par terre et alluma sa chaîne hifi. Oui, la cigogne avait picolé sec le jour de sa naissance ; non, elle n’avait pas sa place parmi ces gens fascinés par le pouvoir que confère l’argent, et l’argent qu’apporte le pouvoir… Et alors ? Elle n’était certainement pas la seule dans ce cas, et il y avait plus grave en ce bas monde.
Ses parents s’apercevaient tout juste de sa présence… et uniquement lorsque ses notes passaient sous la barre fatidique du B+, ou lorsqu’elle ne rentrait pas le soir. Enfin, si l’un des domestiques le leur signalait, puisqu’ils ne la croisaient qu’une ou deux fois par jour entre un déjeuner d’affaire et un gala de charité. Cette équipe sans cesse renouvelée, qui s’affairait dans l’ombre pour que tout tombe tout cuit dans la bouche des Douglas, connaissait de fait la jeune fille mieux que ses propres parents, ce qui n’allait pas bien loin. Mais entre incompatibilités de caractère, menus larcins et dernières modes éducatives, aucun de ces employés ne restait jamais assez longtemps pour que Cathy retienne leurs prénoms. Ou du moins, elle avait cessé d’essayer depuis longtemps."
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