Mathieu Hilfiger | [L’ondée doubla l’entrave d’écorce et de feuille rousse]

Publié le 04 mars 2014 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

[L’ONDÉE DOUBLA L’ENTRAVE D’ÉCORCE ET DE FEUILLE ROUSSE]

À Pierre Dhainaut

L’ondée doubla l’entrave d’écorce et de feuille rousse ainsi que l’épaisseur des semelles, de connivence avec l’argile. Ma foi en la logique du règne végétal avait survécu à l’hiver, jour après jour, nuit sans jour après nuit sans jour ; elle ne résista pas à l’averse de Ventôse : les entrées du dictionnaire botanique, mon précieux viatique, furent dispersées aux quatre doutes.

Les hauts faits des fleurs et feuilles — verveine, aubépine et camomille — m’eurent moins hypnotisé que les linges insinuant ton corps si les Ides de Mars n’avaient pas soudain percé le mien de leurs lances de giboulée.

J’espérai le mystère que recèle la brindille, être mis dans la confidence des cernes du bois, des murmures des aulnes, comme de la trame du bourgeon, dont la lèvre écarlate devait bien écumer quelque secret de faune.

Mathieu Hilfiger, Idus Martias in Pierre Dhainaut & Mathieu Hilfiger, De jour comme de nuit, Un entretien précédé de deux poèmes, Le Bateau Fantôme, Collection Vita poetica, 2014, pp. 17-18.





■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Le Bateau Fantôme) une page consacrée à De jour comme de nuit
→ (sur Recours au poème) Une nouvelle maison d'édition : Le Bateau Fantôme




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