Un immeuble qui se détruit c’est des moments de vie qui partent.
Combien d’années passées entre ses murs, combien de familles y ont posé leurs valises. Des générations d’hommes et de femmes.
Dans chaque pièce des paroles entre des êtres.
Cette cuisine a sans doute été le lieu de secrets murmurés au dessus des casseroles fumantes. Des enfants y ont léché leurs doigts pleins de chocolats. Un homme a du rentrer harassé par le travail manuel, cet autre y a cuisiné. Des repas ont été préparé avec amour, d’autres avalés sur le pouce. Des assiettes ont dû se casser, des cris ont sans doute même été poussé.
Le papier jauni, le vieux compteur au mur. le temps semble s’être figé dans cet immeuble.
Des enfants sont nés, promesse de vie et d’espoir, des êtres sont partis vers s’autres cieux.
Dans ce salon, des anniversaires, des succès célébrés et sans doute des heures plus graves.
Des inquiétudes, des peurs et de la douleur, des bonheurs, de l’excitation, de l’amour.
Le bidet de la salle de bain en connait des histoires de cul.
Ces pierres qui se détruisent une par une des heures durant par la seule force de ces deux hommes semblent si fragiles et si friables. Nos vies ne sont donc que ça des bouts de papier arrachées et remplacées par du plus beau, du plus neuf. Après la poussière renaitra l’espoir du recommencement.
Des familles poseront leurs cartons, des femmes et des hommes cuisineront, berceront des enfants en regardant devant.
Les vies s’enchainent, se font et se défont à une vitesse déconcertante à l’échelle de l’Univers.
Je mesure combien il est important de profiter de chaque instant.