Revue de presse BD (92)

Publié le 06 mars 2014 par Zebralefanzine @zebralefanzine

+ Les Français ne sont pas les seuls à s'amuser aux dépends des grosses légumes de la politique. La preuve en est, ce couple Merkel-Hollande photographié au dernier carnaval de Düsseldorf, parmi de nombreuses autres caricatures de stars de la politique internationale. Maigre, le nez aquilin, Hollande n'est guère différent ainsi de N. Sarkozy, représenté lors d'éditions précédentes en compagnie de la chancelière, avec le même bicorne. 

+ La "Revue dessinée", spécialisée dans le reportage-bd (deux numéros parus), publie sur son site "Bangui", par Didier Kassaï, chrétien de Centrafrique (marié à une musulmane), témoignage sur les affrontements entre groupes paramilitaires dans cette ancienne colonie française. Si la technique narrative retenue permet au lecteur de se retrouver au coeur d'affrontements décrits par un autochtone, en revanche il est difficile d'en dire plus de cette façon sur les enjeux du conflit.

+ Rares sont les timbres qui font couler autant de salive : la nouvelle Marianne "femen" est au centre d'un imbroglio judiciaire, puisque le dessinateur israélien David Kawena, qui s'était d'abord partagé avec le Français Olivier Ciappa la coquette somme de soixante mille euros, revendique désormais la paternité exclusive du dessin cosigné. Cette Marianne est censée incarner une figure plus moderne de la déesse païenne antique de la fécondité. Ce symbole républicain est d'ailleurs aussi un héritage catholique, puisque l'Eglise romaine attribua préalablement une fonction et un culte similaires à la vierge Marie, afin de se mettre plus facilement le monde paysan dans la poche (il est plutôt amusant de voir des dessinateurs de presse anticléricaux vouer un culte à Marianne).

D. Kawena nie s'être inspiré de la militante féministe ukrainienne Inna Shevchenko, déterminée à ce que sa patrie cesse d'être le "vide-couilles de l'Europe". Perette avec son pot-au-lait, cul par-dessus tête, aurait pu faire également une bonne Marianne au goût du jour, puisque richesse et croissance sont désormais plus affaire de placements financiers juteux que de semence.

Bouquet final, l'avocat d'un des plaignants se nomme Charles... Cuny.

+ Surfant sur le succès des précédents tomes, le Monde.fr diffuse gratis en ligne la suite des aventures de Pablo Picasso & Cie, par Julie Birmant et Clément Oubrerie. Désacraliser Picasso pour permettre de mieux le comprendre, lui et son époque, est une bonne idée de la part de la scénariste, qui a réussi à brosser des personnages à peu près crédibles, bien que les admirateurs de Kees Van Dongen regretteront qu'il soit réduit dans cet épisode à une sorte de queutard prétentieux façon Jacques Chirac ou DSK. Les efforts de Picasso pour parvenir au sommet sont bien montrés, ainsi que le doute qui s'empara de lui après avoir peint son surprenant "Bordel" (Demoiselles d'Avignon),

+ "Franzine 2014" est un des rares festivals annuels sur le thème de la micro-édition. Il se tiendra les 21, 22 et 23 mars prochains à Lyon. Programme et bulletin d'inscription ici.

+ Google adresse régulièrement à travers ses "doodles" des clins d'oeil aux différentes communautés culturelles ; tout récemment aux bédéphiles avec ce dessin de Gaston Lagaffe.