Demain, c'est la grève. Soit. C'est-à-dire que ceux qui en ont encore le droit (tiens, je me pose la question : sont ils payés pour ces jours des grève ?), vont nous emmerder jusqu'à la lie. Faire garder les gosses pendant que nos professeurs des écoles - on les appelait des maîtres ou des maîtresses avant, mmmmh - vont se la couler douce, alors qu'on fait tous des pieds et des mains pour trouver une solution qui permettra d'aller au boulot pendant que votre (notre votre leur) gamin sera livré à lui même.. Hors de question. Nous adorons trop nos enfants pour les laisser abandonnés devant un portail d'école clos. Bref, demain est une journée de merde, vraiment ! J'ai dans la tête toutes les contraintes inhérentes à mon boulot (et là, je l'avoue, j'aimerais être rentier pour mieux affronter tout ça), le comment, qu'est-ce que je vais faire, comment je vais gérer. Tout le petit microscosme personnel qui fait chier, en fait. Ben non. J'ai appris que mon gamin, le plus grand, allait devoir aller à l'école parce que son maître (son professeur des écoles, donc), directeur de l'établissement rural auquel mon fils est affilié pour de sombres raisons de cartes scolaires, directeur d'école de son état, était obligé d'assurer une scolarité normale du fait de son statut de directeur.
Franchement, c'est une connerie à mes yeux. Et demain ? On dira quoi ? Que ce sont les auxiliaires, les non titulaires, qui devront s'y plier pour ne pas être virés de ce boulot ? On y va, la fleur au fusil, mais on y va, vers cette société élististe dont rêve notre con de Président.
Moi ? Demain matin ? Je vais prendre mon téléphone, et je vais appeler l'école. Je dirai :
- Passez-moi le directeur !
Et quand je l'aurai au bout du fil, je lui dirai tout simplement :
- Bonjour Monsieur (il a 25 ans). Je ne mettrai pas mon fils à l'école aujourd'hui. Je pense que ce mouvement de grève est légitime, alors je pense aussi que ce sont aux élèves de faire grève. Et si, la prochaine fois, aucun élève ne se présente dans votre école, alors, on n'aura plus besoin d'astreinte, puisque personne ne sera présent.
Une simple question d'éthique.
Mais l'éthique, le problème, c'est qu'elle a besoin d'avoir les moyens.
Je ne sais pas si je suis clair, mais en tout cas, mon gamin, du haut de ses neuf ans, soutiendra sans le savoir une lutte contre une paupérisation de l'éducation, que nous subissons tous. Alors je réagis. Pas pour moi, je suis mort. Mais pour lui, pour qu'il vive.
Je ne vous salue pas, imbécile.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu