Le contexte de l’histoire de ce film de Volker Schlöndorff est déjà connu et popularisé depuis Paris brûle-t-il ; les allemands avaient l’intention de détruire Paris lors de la retraite du front Ouest face à l’avancée des troupes alliées et le Général Gouverneur de Paris, von Choltitz, aurait "désobéit" aux ordres d’Hitler de détruire Paris pour ne pas laisser la ville aux Alliés.
Outres les "libertés" historiques visiblement assumées par le réalisateur comme cela est bien expliqué dans cet article du Point, je trouve que le principal intérêt de la pièce réside dans le jeu de la négociation. Face au général (interprété par Arestrup), le diplomate (André Dussolier interprétant le Consul suédois Nordling) dispose sans doute de plus de cartes en main qu’il ne veut bien le dire. Et au fil de ce huis-clos où l’on voit le jour se lever sur Paris par la fenêtre de la suite du Meurice, la partie de carte se joue sublime, atouts, coupe, longue…
Ce film est une belle illustration de ce qui fait la force d’une négociation : jouer sur différents registres psychologiques pour essayer de "toucher" son interlocuteur (empathie, interrogation, mise à la place) ; ne pas dévoiler toutes ses cartes d’un seul coup et ainsi réserver ses informations pour le moment où l’on en a besoin ; bluffer aussi parfois (sur l’exfiltration de la famille) ; connaître son adversaire (par un réseau d’espionnage dont on peut supposer que le majordome est complice).
C’est bien donc cette vision "globale" de la négociation diplomatique qui donne du piment au film, même si du coup, on perd un peu le côté "exemplaire" d’une négociation où tous les acteurs sont à égalité, comme cela peut être le cas, par exemple, dans un de mes films cultes : 12 hommes en colère. Ce huis clos reste néanmoins un bon film dans lequel la tension entre les personnages est palpable ; je me suis bien laissé porter par la pression que l’on sent assez bien monter, même si, j’ai trouvé que les dernières minutes de la négociation sont un peu longues.