Magazine Journal intime

Les tribulations d’une Parisienne devenue Mumbaikar à Paris…

Publié le 17 mars 2014 par Indiansamourai

Il me faut souvent un moment pour me remettre du vol de nuit, et peut-être surtout des derniers mois passés en Inde : je dors quasiment vingt-quatre heures après l’atterrissage !

Mais dès que j’ai récupéré je redécouvre ces petits trucs que j’avais oubliés et qui m’apporte tant de joie. Et je découvre ces petits trucs auxquels je me suis habituée en Inde et qui me manque…

inde,paris

Par exemple, quel bonheur d’être une touriste à Paris (la plus belle ville du monde ;) surtout quand j’arrive au mois de mars et que le climat est printanier avec le soleil et le ciel bleu ! Quel plaisir de se balader des heures dans les rues parisiennes sans rien d’autre à faire que de regarder autour de moi, les monuments, les gens, la pleine lune derrière les nuages… Les autorités crient au pic de pollution ?? J’ai bien la gorge sèche mais il me semble que c’est surtout à cause de la sécheresse (dans tout climat n’avoisinant pas les 80% d’humidité, j’ai désormais les lèvres qui gercent et de la peau de serpent qui apparaît sur les jambes au bout de quelques jours) : pic ou pas pic, Mumbai est au moins 3 fois plus polluée que Paris* ! Et puis impossible de songer à déambuler rêveusement là-bas : les villes indiennes n’ont pas été conçues pour les piétons.

Une fois que mes pieds ont bien battu le pavé, que la nuit est tombée, entraînant avec elle les températures, je regrette un peu de ne pas pouvoir héler un rickshaw, ou (soyons fou !) un taxi…

La joie de pouvoir se mettre en terrasse et commander un croque-monsieur, ou dans un bistrot et manger du foie gras poêlé suivi d’escargots et de ris de veau et pour finir d’un mi-cuit pas cuit au chocolat ! L’hallu quand la note arrive (même dans des restos qui ne payent pas de mine) : on est jamais loin de la centaine d’euros par personne – qui mange bien boit bien et je (re)découvre le goût des Français pour le vin ! J’ai invité récemment trois amis à Mumbai avec 5 plats, une demi-bouteille de vin et une carafe de bière pour 35 euros !!

La joie de prendre le métro (hors des heures de pointe) et d’être juste un mouton dans la masse. Personne qui me regarde comme si j’étais une sorte d’extra-terrestre : je suis à nouveau A-NO-NY-ME… Mais je perds le contrôle avec ma sale habitude de fixer les gens – tellement de gens bien habillés partout, des touristes, des étudiants, des gens beaux, des gens moches, je ne sais plus où donner des yeux ! – et finis par attirer le regard. Et puis la surprise quand je refuse de monter dans un taxi à trente mètres de chez moi et que le chauffeur me demande d’au moins prendre son numéro parce que je lui plais !

La joie de comprendre tout ce qui se dit ! De pouvoir à nouveau écouter avec passion les conversations des tables voisines !! Et puis vite ce sentiment de « décrocher » dans les conversations et de retourner dans une bulle que je me suis créée lorsque je ne comprends rien à rien et qui laisse grande place à l’imagination... Pour l’anecdote, je montais un jour dans un rickshaw au Kerala et mon collègue trouvait fou de ne rien comprendre à ce que lui disait le chauffeur (qui ne parlait ni Hindi ni Anglais, seulement le Malayalam). Il ne me restait qu’à lui souhaiter bienvenu dans mon monde !!

La joie de retrouver ma famille ! Et la peine de laisser un peu de mon cœur en Inde…

*Mumbai has an index of 92.7 and ranks 15 of the most polluted cities whereas Paris is 115 with 62.5 (source: http://www.numbeo.com/pollution/rankings.jsp) ;Pic à 82 ces jours-ci à Paris : http://www.airparif.asso.fr/indices/resultats-jour-citeair. In 2008, the annual mean concentration of particulate matter of less than 10 microns of diameter (PM10) was 38 micrograms per cubic metre vs 132 for Mumbai (source: http://worldbank.tumblr.com/post/41207322814/outdoor-air-pollution-mapped-by-city)


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