Par Alexandre Sivov*
Partis d’Odessa hier, nous arrivons en Crimée aujourd’hui. Il y a juste un petit contrôle routier à l’entrée de la péninsule, des deux côtés des frontières. Les soldats en faction cherchent juste des armes.
canal d’irrigation d’eau au nord de Crimée à sec/Photo Alexandre Sivov
Il y a aucun problème. Tout est calme, la tranquilité règne. Presque pas de policiers dans les rues, en comparaison à Odessa notamment. Ici, le taux de criminalité a considérablement chuté (1/3) en comparaison des événements passés. Près des régiments ukrainiens, il y a encore le drapeau jaune or. On peut apercevoir à proximité, des groupes d’autodéfense russe, parfois cagoulés, mais qui ne s’agitent pas. Il y a malheureusement certains régiments de province qu’on a oublié. Ainsi, les officiers ukrainiens qui en font partie, ont envoyé des délégations rencontrer les autorités: "nous voulons bien prêter allegéance au serment russe, mais on nous a oublié, que faire ?" disent-ils ?
Notre conducteur, grisé par le turbo de son gros 4×4, a commis une infraction, celle d’avoir dépassé la limitation de vitesse, selon les radars de la police routière. Arrêté, après les contrôles d’usage, on nous laisse repartir sans amende en nous précidant : "nous ne sommes plus la police ukrainienne, mais pas encore russe, on ne sais pas, comment vous faire payer une amende?"
En ville, à Simferopol, il y a toujours une ambiance de fête et de liesse populaire. Néanmoins, un imbroglio subsiste. Le pouvoir local veux très vite sortir du Parti des régions pour devenir membre du parti «Russie unie» de VladimirPoutine et poursuivre sa spoliation de la Crimée. Une autre lutte commence, interne à la péninsule celle-là. Ils sont au pied du mur. Nous verrons.
Le célèbre canal d’irrigation d’eau au nord de la Crimée, fleuron des infrastructures de l’ex URSS, érigé dans les années 1960 (investissement pharaonique), traverse des turbulences. En effet, les autorités de Kiev ont fait couper sa source d’eau à partir de Dniepr. De plus, le système d’irrigation peu fonctionnel, suite à la mauvaise gouvernance sous l’Ukraine, risque de perdurer…
*Alexandre Sivov est un journaliste ukrainien.
Crédits photo/ Alexandre Sivov.